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[BIR] Putain j'vais crever !

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Message par Yvain de Lugnan Dim 13 Mar - 21:42

Comme tous les matins, Yvain se leva sans l'envie, ne sachant trop ce qu'il allait faire de sa journée. Peut être une ballade dans les ruelles tortueuses de Biriatou à la recherche d'une petite robe pour Wilgeforte, ou une méditation devant son champ de maïs, essayant de déceler un signe de pousse, ou une simple journée de glande dans son fauteuil devant la cheminée. Lui qui avait tant rêvé d'une fille pour la couver pour qu'il ne lui arrive jamais rien avait assez rapidement déchanté ; comme s'il avait oublié que les tous petits enfants ne sont là que pour téter, dormir, chier et pleurer. Il attendait donc sagement que sa divine princesse soit en âge de marcher, de l'appeler papa et de lui sourire quand il lui ferait des cadeaux. Ce qui prendrait bien un an ou deux, et serait-il encore vivant dans un an ou deux vue sa santé fragile ? Bien que depuis qu'il était avec sa belle Anaïs, il n'avait étrangement rien attrapé de néfaste, seulement des petits rhumes, des coups de froid, des insomnies, des malaises, des migraines, des insolations, mais rien qui ne saurait réellement intenter à sa morne vie. Pourtant, à chaque fois qu'un virus ou un microbe s'incrustait dans son corps, le Lugnan en faisait un mélodrame pathétique à la "ma fin est proche, kof kof". A d'autres. Du coup, ses chouineries n'inquiétaient plus vraiment la maisonnée, ce qui avait tendance à le rendre un peu bougon parfois d'ailleurs.

Il descendit les quelques marches qui le séparaient de la cuisine et s'empara d'une simple tranche de pain avant d'aller s'enfoncer dans son fauteuil. Il avait choisit ce qu'il ferait de sa journée : rien. Il s'enfila donc son pain avant de poser ses avant bras sur les accoudoirs et de plonger son regard émeraude dans les flammes crépitantes. Un quart d'heure passa, peut être même une demie heure ou même une heure finalement, et déjà il avait eu la "visite" d'Henri, revenu avec le bois et aussitôt reparti pour prendre sa pause à la taverne du village voisin, et d'Elise qui l'avait salué d'un air enjoué -comme d'habitude- avant de partir à l'étage pour passer le balai dans toutes les chambres. Mais soudain, il se recroquevilla sur lui même, prit d'une crampe abdominale sans commune mesure. S'en suivirent deux longues et insupportables minutes pendant lesquelles son état passa du chaud au froid, du brûlant au glacial, du bouillant au congelé, du tiède au frais, du fiévreux à l'hypothermie. Ne pouvant plus retenir ses frissons et ayant l'impression que sa tête allait exploser, il chuta lourdement sur le sol, les deux bras entourant ses flancs.

Au même moment, Elise descendit l'escalier, ayant terminé sa besogne à l'étage. Elle tomba donc sur le Lugnan inanimé sur le pavé froid. Elle pensa d'abord à un énième coup de théâtre et se contenta donc de passer en cuisine chercher un carré de tissus qu'elle frotta contre des feuilles de menthe avant d'aller lui tendre en disant :


-Allez M'sieur ! Faut s'moucher un coup pis ça ira mieux !
Blanc.
-Rho ! Mais j'lai frotté à d'la menthe étou étou. C'bon pour les naseaux j'vous promets !
Blanc. Ah. La voilà qui le secoue légèrement -d'habitude ça marche-.
Toujours rien. Hum.

-MADAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAME ! hurla-t-elle paniquée en montant les marches. M'sieur Yvain y va VRAIMENT pas bien c'te fois ! Même en l'secouant il a point bougé ! Il est tout roulé boulé par terre là où qu'y fait froid, y'a Henri qu'est point là pour l'porter. Madaaaaaaaaaaaaaaame !!! L'est point mort vot' mari hein ? Dites moi qu'il est point mort ! J'peux aller prier à m'saigner les g'noux si y faut !
Yvain de Lugnan
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Message par Anaïs de Lugnan-Vellini Lun 14 Mar - 16:32

Dans la chambre de George, tout était paisible. Wilgeforte y dormait à poings fermés tandis que son grand-frère s'amusait avec ses petits soldats de bois. Auprès de la fenêtre, leur mère s'attelait à un peu de couture. Cela faisait bien longtemps qu'Anaïs n'avait pas touché à sa boite à couture, si bien que, pour une fois, elle déchargea sa domestique de cette corvée. L'air était doux dans la pièce grâce à la cheminée du rez-de-chaussée et aux quelques rayons de soleil qui venaient chatouiller la fenêtre. L'hiver était loin de s'achever, pourtant le temps s'éclaircissait parfois, comme pour rappeler à chacun que le printemps finirait bien par arriver, pour ainsi redonner vie aux arbres décharnés et réchauffer l'échine des paysans dépenaillés. Fort heureusement, jusqu'à présent personne n'avait été vraiment malade dans la demeure de Biriatou. Un exploit quand le chef de famille était sujet à toutes sortes de maux et que la petite dernière n'avait que quelques mois.

Le sort en avait finalement décidé autrement. Anaïs le comprit quand une Élise paniquée monta les escaliers dans un fracas qui réveilla Wilgeforte. La jeune femme déposa aussitôt son ouvrage et prit sa fille dans les bras pour la bercer, le temps que la domestique lui explique ce qui se passait. En scrutant le visage d'Elise, la Lugnan-Vellini comprit aussitôt que cette fois Yvain ne se faisait pas porter plus mal qu'il ne l'était vraiment. Henri absent, elle n'avait d'autres choix que de reposer Wilgeforte dans son berceau le temps qu'elle aille voir d'elle-même ce qu'avait son époux.

Anaïs s'agenouilla ensuite auprès de son fils qui avait visiblement bien compris que quelque chose ne tournait pas rond, à en juger par ses petits sourcils tous relevés et et sa moue inquiète.


- Georges, restez avec votre petite sœur. Ne faites pas de bêtises surtout. Elise et moi devons descendre. Si vous êtes sage, Élise vous rapportera de nouveaux soldats de bois pour compléter votre armée.

La blonde détestait user du chantage pour parvenir à ses fins avec son fils. Néanmoins, le temps pressait et personne ne pouvait s'occuper des enfants pendant que les deux femmes s'occuperaient d'Yvain. Silencieusement, le garçonnet hocha de la tête pour confirmer qu'il avait bien compris. Anaïs déposa un baiser sur son front pour le remercier et se dirigea vers la porte, suivie par Elise. Elle ne lui avait pas répondu car elle ne pouvait pas juger de l'état de son mari avant même de l'avoir vu. Pourtant, quand elle le vit au sol, son cœur se serra. Et si la domestique avait vu juste ? Non, elle ne devait pas y penser et agir avec sang froid, comme avec Georges.

Anaïs se précipita vers Yvain pour voir s'il avait repris conscience. Rien. En revanche elle constata avec soulagement qu'il respirait toujours. C'était déjà un bon début. Lentement elle le retourna et posa la main sur son front pour voir si celui-ci était chaud. Il brûlait.


- Élise, allez chercher de l'eau froide, très froide. Prenez même de la neige s'il le faut. Faites tremper des linges dans l'eau pour faire baisser sa température. Je vais chercher Henri. Il nous aidera à le mettre dans son lit, car à nous deux nous n'allons pas y arriver.

La jeune femme avait un temps pensé à faire l'inverse, mais Élise commençait à prendre de l'âge et il n'était pas nécessaire qu'elle se blesse en se précipitant au village. Les bras étaient déjà bien trop peu nombreux.


*


Après un long moment à crapahuter dehors et avoir récupéré un Henri à deux doigts de l'ivresse à la taverne, Anaïs revint et à peine son manteau jeté auprès de la porte, elle regarda la domestique postée auprès du malade.


- Est-il revenu à lui ?
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Message par Yvain de Lugnan Dim 20 Mar - 20:44

Hésitant toujours entre le grelottement et la sudation abusive, Yvain n'avait pas bougé du pavé de la pièce de vie, le nez près de la cheminée. Un peu plus près et la maison aurait assurément senti le cochon grillé en moins de deux. Elise avait beau le secouer de temps en temps pour voir s'il ne se réveillait pas, il n'avait pas daigné décoller une paupière et ce même lorsque le courant d'air de la porte qui laissa réapparaître Anaïs et Henri vint s’immiscer dans sa chemise. Et s'il avait pu parler, il aurait assurément dit "Bon, et si vous me mettiez dans mon lit maintenant ? C'est pas tout ça, mais on se gèle ici, pis ça fait mal". Certes, il ne l'aurait pas dit tout à fait comme ça, mais l'idée est là...

-Nan Madame ! L'a pas ouvert l'oeil une s'conde d'puis vot' départ. Quand j'y mets d'la neige, y grelotte, pis quand j'y mets une bouillotte, y transpire... C'très inquiétant c't'état Madame !! Je n'sais pas quoi y faire ! Peut êt' qu'vot' soeur elle saurait y faire ?

Là encore, s'il avait pu être maître de ses mouvements, il aurait hoché la tête de bas en haut avec un air béat, comme si sa belle soeur était son seul et unique moyen de survie. Une aubaine que d'avoir une spécialiste en médecine dans la famille... Toujours est-il qu'il ne pouvait rien en dire, et que de toute façon, Astride n'était pas dans les parages. Et dieu seul savait où elle pouvait bien se trouver à l'heure actuelle. En attendant, son corps quasi sans vie devait s'en remettre aux bons soins d'Henri dans un premier temps, puis probablement de son épouse ou d'Elise dès qu'il se retrouverait sous la couette.

Néanmoins, comme si son esprit avait senti qu'il allait être emmené dans un lieu bien plus adapté à son état, le corps d'Yvain se fit bien moins lourd à porter jusqu'à l'étage. Pour autant, il n'ouvrit pas les yeux, et un rictus étirait sa bouche, montrant que même profondément endormi, il souffrait d'un mal qu'il était incapable de décrire. Une fois arrivé dans la chambre, et dans le lit, le rictus laissa place à des sourcils froncés et des cils cillant, comme s'ils essayaient de s'ouvrir.

Sa main brûlante se saisit doucement de celle d'Anaïs, comme s'il avait senti qu'elle se trouvait près de lui, comme s'il avait besoin d'elle pour calmer ses sauts de températures infernaux. Puis, au bout de quelques secondes, qui parurent probablement des minutes interminables, un son sortit de la bouche du malade. Un souffle, qui résonnait presque comme une dernière volonté, parce qu'il en faisait toujours des caisses, même sans s'en rendre compte...


-Ma Dame... Je vous aime. Et j'ai honte.

Extinction des feux ! L'Yvain était reparti dans son sommeil profond, toujours coincé entre l'hypo et l'hyperthermie.
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Message par Anaïs de Lugnan-Vellini Mer 23 Mar - 21:54

La chambre était étonnamment silencieuse. Henri était parti s'asseoir un peu au rez-de-chaussée afin  de calmer son mal de tête causé par les quelques bières sifflées un peu plus tôt en taverne. Quant à Élise, elle préparait une nouvelle bassine d'eau froide et quelques linges qu'elle laisserait sur le chevet du malade avant de foncer dans la chambre des enfants Lugnan pour veiller sur eux. Pendant ce temps, Anaïs avait les yeux rivés sur son mari, inquiète, même si elle n'en montrait rien en faisant preuve d'un sang froid parfait. Si elle se laissait glisser sur la pente de la panique, la maison n'allait plus tourner rond. Impensable dans l'état dans lequel était Yvain. Les habitudes devaient changer le moins possible afin de ne pas le perturber plus que cela et espérer une guérison rapide.

Quand la main brûlante du Lugnan se saisit de la sienne, elle fit une légère pression avec ses doigts, comme pour lui transmettre un peu d'énergie et lui montrer qu'elle ne prenait pas son état pour l'un de ses caprices. Elle voulut même le rassurer par un sourire quand il lui dit qu'il l'aimait, mais ses paupières se refermèrent trop tôt pour cela. Quant à « la honte », elle attribuait cette expression à la fièvre qui pouvait le faire légèrement délirer. De sa main libre elle caressa sa joue, puis la posa sur son front. La température n'avait pas bougé. La jeune femme remercia Elise quand celle-ci arriva avec la bassine et trempa un linge pour humidifier le front d'Yvain. C'était peu, et probablement insuffisant pour faire tomber la fièvre, mais faute de savoir ce que son mari avait, c'était tout ce qu'elle pouvait faire.

Les heures passèrent, et Yvain ne semblait pas pouvoir s'extirper de son sommeil. Anaïs décida alors de le délaisser quelques minutes afin de griffonner un mot à l'attention de sa sœur. Elle avait très peu d'informations à lui fournir pour le moment, mais elle considérait que plus elle attendrait plus la maladie d'Yvain pouvait s'avérer fatale. Combien de temps le coursier allait-il prendre pour trouver Astride ? Elle n'en avait pas la moindre idée et ce paramètre aléatoire n'était pas à négliger. Alors qu'écrire n'était question que d'une poignée de minutes.


A Astride,

Bonjour,

Ce message est urgent, aussi excuse moi d'aller au plus direct. Yvain est malade. A quel point, je ne saurais vraiment le dire. Toujours est-il qu'il souffre d'une forte fièvre et semble extrêmement faible. Nous avons dû nous y mettre à trois pour le guider vers son lit. Élise l'a découvert prostré sur le sol, incapable de faire le moindre mouvement. Je ne sais pas s'il a un quelconque appétit, mais j'en doute fortement. Je sais que ce ne sont que de maigres informations, mais si sa guérison est une question de temps, je préfère ne pas en perdre. Aurais-tu quelque remède à me conseiller ?

Merci d'avance.

Je t'embrasse.

Anaïs
[BIR] Putain j'vais crever ! 18556610

La jeune femme en avait fait deux exemplaires, ne sachant pas si sa sœur se trouvait à Monteroni ou à Mont-de-Marsan. Anaïs priait intérieurement pour le second choix, car l'état d'Yvain pouvait bien se dégrader et devenir critique avant même que le message n'atteigne le sol italien. Pour l'éviter elle resterait le plus possible au chevet de son mari. Cela l'obligerait à peu voir ses enfants durant quelques jours – et ce pour le strict minimum - afin de réduire les risques de contamination, mais il fallait faire des choix. D'autant qu'il était possiblement plus agréable pour Yvain d'ouvrir les yeux sur sa femme que sur Élise ou Henri.

S'il ouvrait les yeux de nouveau.
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Message par Astride Vellini Sam 26 Mar - 12:09

Toujours cloîtrée à Mont de Marsan à soigner les derniers malades de l'épidémie, la petite blonde avait des journées chargées et on ne peut plus fatigantes. Tant et si bien qu'elle s'était probablement éloignée de son Jules, ou son Jules s'était éloigné d'elle face à l'ennui mortel de la situation... Allez savoir ! En tout cas, si l'adage "métro, boulot, dodo" ne pouvait guère s'appliquer dans cette situation, on pouvait aisément le remplacer par "galop, boulot, dodo" car oui, la blonde se promenait quand même à poney ! C'est que l'attirail du parfait petit médicastre pouvait parfois poser lourd, surtout pour un petit bout de femme pareil. Sauf que. Aujourd'hui, son train-train quotidien fut perturbé par une lettre, cachetée de sa soeur Ana. Un facepalm de génie, et la jeune femme ouvrit la missive, se doutant déjà qu'il s'agissait d'un problème Yvainesque.

Bingo ! Le Lugnan était encore une fois malade, mais cette fois, cela semblait plus grave que d'habitude, comme si sa vie était réellement en danger, pour changer un peu. L'avantage d'avoir soigné un paquet de malades ces derniers temps, et surtout le fait que son beau-frère se trouve à quelques lieues de là, c'est que malgré le peu d'informations que sa frangine lui avait donnés, Astride avait déjà une bonne idée de ce qui pouvait bien être à l'origine du mal : la grippe alexandrine. Ramenée par de gentils voyageurs à Bayonne et Mimizan, le bazar n'vait pas mis longtemps à se propager dans tous le Pays Basque et Gascon ! Une plaie ! Mais heureusement, une plaie que l'on pouvait soigner relativement facilement.

Du coup, deuxième avantage, c'est que sa besace était déjà prête, et qu'elle était donc déjà toute disposée à partir en direction de Biriatou pour la survie de sa famille ! C'est vrai quoi, les montois on s'en fout, elle les connait pas. En revanche, le papa de son neveu et de sa nièce, ça, ça c'était important ! Y'avait du challenge en plus, parce que faible comme il était le Lugnan, il allait très probablement mettre une plombe à guérir. Elle pouvait pas manquer cette occasion scientifique ! Ni une, ni deux, elle déboula là où son Roro d'amour s'entraînait en brandissant la lettre d'Anaïs et en faisant des bons partout genre : "on y va on y va on y vaaaaaaa ? Dis ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!" avec ses petits yeux de chat et sa tête d'ange à laquelle personne, je dis bien PERSONNE, ne pourrait résister. Pas même le Liancy, même s'il pouvait pas blairer son cousin. Pis en plus, ce serait enfin une occasion d'être un peu tous les deux sur le chemin, il pouvait carrément pas refuser.
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Message par Rodrigue de Liancy Sam 26 Mar - 21:00

Il avait fallu qu'il devienne borgne pour qu'Astride revienne auprès de son Rodrigue. Pour un temps seulement. Depuis elle avait reprit ses visites aux malades gascons et lui avait retrouvé son quotidien sans saveur. Durant de longues semaines il avait dû se faire à sa nouvelle tête, barrée sur la gauche d'un cache œil qui avait ôté toute mine sympathique quand il ne souriait pas. Mais il souriait peu. Rodrigue s'ennuyait ferme et la seule éclaircie dans son existence fut quand il put recommencer à s’entraîner. Malgré son handicap, il était bien décidé à rester aussi bon combattant que par le passé. Il lui faudrait seulement du temps pour s'adapter, pallier un champ de vision réduit et se trouver de nouveaux atouts pour compenser. Cela demanderait du temps, beaucoup d'efforts, mais il croyait en son talent et était bien décidé à ne pas se laisser abattre.

En devenant borgne, Rodrigue avait eu la satisfaction de constater que les gens le prenait avec plus de respect, voire une pointe de crainte chez les gens qui le voyaient pour la première fois. Le cache-œil sûrement. Auparavant il était le jeune homme plaisant, au sourire avenant et au regard perçant qui avait le don de faire fondre les demoiselles. Il ne paraissait être qu'un jeune loup, sans envergure malgré sa taille qui détonnait dans les ruelles de Mont-de-Marsan. Les choses avaient changé. Son duel avec Arambour, en plus d'être impressionnant par les séquelles qu'il avait laissées, avait fait parler dans plusieurs quartiers de la ville gasconne malgré les rares spectateurs qui y avaient assisté. Et s'il n'y avait pas eu de réel vainqueur, les duellistes avaient fini par être parés d'une jolie réputation. Les plus grincheux, en revanche, voyaient en eux des bêtes de foire, des idiots qui se blessaient inutilement hors conflit militaire. Mais Rodrigue n'écoutait pas les grincheux, il l'était assez lui-même parfois pour donner du crédit à la concurrence.

Rodrigue s’entraînait sur une vieille lice abandonnée sous le regard de quelques passants qu'il feignait d'ignorer. Souvent des enfants vêtus de guenilles venaient lui rendre visite pour le noyer de questions. Il y répondait tranquillement, sans grogner. Le Liancy ne se voyait pas père un jour, cette idée lui faisait horreur, mais il appréciait les enfants des autres et savait se montrer responsable vis à vis d'eux. Mais cette fois, pas de visite enfantine. Une tête blonde était bien apparue, mais elle appartenait à l'élue de son cœur. Après avoir déposé son équipement, il prit la lettre qu'elle lui tendait. Une grimace apparut sur son visage lorsqu'il comprit qu'il était une fois de plus question de son cousin. Avait-il envie de le voir ? Se souciait-il de son état ? Non, il n'en avait rien à faire, encore moins depuis qu'il avait essayé de miner son histoire avec Astride en envoyant Arambour pour essayer de le charmer. Qu'Yvain trépasse lamentablement était le cadet de ses soucis. Pourtant, en voyant Astride trépigner pour se rendre à Biriatou, il ne chercha pas d'esquive. Tout simplement parce qu'il lui était impossible de refuser à un visage si charmant, mais aussi parce qu'il n'avait rien contre l'épouse d'Yvain. Surtout, la perspective d'une éventuelle mort de son cousin l'intriguait. Une curiosité malsaine qui le poussait à débarquer à Biriatou pour le voir sur son lit en train d'agoniser, ou tout simplement mort, si la Faucheuse avait fait correctement son travail d'ici-là.

Plus intéressante encore, la perspective de partir de Mont-de-Marsan en compagnie de sa fiancée n'était pas pour lui déplaire. Rodrigue rangea alors ses quelques armes et partit avec Astride en direction de leur maison pour préparer leurs affaires. Ce fut une question rapidement réglée. Biriatou n'était pas le bout du monde et le voyage ne nécessitait pas une préparation approfondie.

Tous deux partirent donc en direction des montagnes. Et si ce trajet leur semblait agréable, son but ne semblait pas être le même pour l'un et l'autre. Astride allait tout faire pour sauver son beau-frère qu'elle semblait apprécier. Rodrigue lui ne bougerait pas le petit doigt. Il se contenterait de savourer cette vision d'un Yvain semblant encore plus décrépit que d'habitude. Vivement !
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Message par Astride Vellini Dim 27 Mar - 12:42

Si elle avait pu parler, elle aurait dit "ouiiiiiiiiiiiiii" avant de lui sauter au coup et de lui coller pleins de bisous et de retrousser le nez au bout de deux secondes en lâchant un "oups, j'avais oublié...". Et pourtant ! Comment oublier qu'il avait fini éborgné quelques mois plus tôt et qu'elle avait passé des jours entiers à le soigner dans l'espoir qu'il retrouve sa gueule d'ange d'avant. Maintenant, il ressemblait plus à un pirate aigri parce qu'il était coincé sur le plancher des vaches qu'à une bombe sexuelle... Mais comme elle ne savait pas parler, elle se contenta de lui sauter au coup et de plisser le nez en faisant une petite grimace désolée en se rendant compte qu'elle était potentiellement en train de lui faire mal. Le seul avantage qu'elle voyait au fait qu'il n'avait plus qu'un seul oeil, c'était qu'elle pouvait arriver par son côté gauche et le prendre par surprise avec un grand sourire conquérant, comme si elle venait de réaliser un exploit hors du commun, alors qu'elle profitait juste d'un handicap, cette monstruosité de blondasse.

Excitée comme une puce, yeux de biche incrustés sur le visage, elle repartit en direction de la maison après un dernier bisou afin de prévenir Anaïs qu'ils arrivaient et qu'il faudrait leur prévoir un petit coin pour dormir. Certes, le froid commençait à s'évaporer, mais elle n'avait quand même pas envie de dormir dans l'étable et risquer de se prendre un crottin en pleine face alors qu'elle serait en train de bâiller aux corneilles. Eurk. Elle secoua vigoureusement la tête de gauche à droite pour chasser cette idée saugrenue et se saisit rapidement de sa plume et du premier parchemin venu pour écrire le mot le plus court du monde :



T'inquiètes, je gère !
Ce soir on est là.

Astride.

Pigeon armé et direction Biriatou. Pendant ce temps là, son homme parfait avait préparé le voyage et ils étaient donc déjà prêts à partir à l'aventure ! Elle vérifia quand même une dernière fois qu'elle avait bien tout ce dont elle avait besoin dans sa besace, et dans le doute, elle prit encore quelques huiles sur le comptoir avant de sortir pour grimper sur son magnifique poney de compétition. Le couple avait toujours l'air ridicule quand il se baladait. Elle, la naine le cul sur son poney, tandis que la grande gigue était toute en prestance sur son cheval. Mais qu'est-ce qu'on s'en fout du regard des gens hein ? Maintenant Rodrigue n'avait plus qu'à les regarder un peu de travers pour qu'ils détalent comme des lapins, de peur de se faire embrocher et bouffés pour le quatre heure. Mais une fois n'est pas coutume, dès que la petite blonde prenait la route, elle s'arrêtait toutes les deux lieues pour jeter un oeil admiratif sur les fleurs et bourgeons qui commençaient à peine à repousser après l'hiver. Si parfois elle se disait qu'il était trop tôt pour les cueillir, d'autres n'avaient pas cette heureuse chance et finissaient généralement dans la couronne de Rodrigue, ou dans la crinière du cheval... Le poney ayant déjà bien assez lourd à porter ! Du coup, elle avait écrit "ce soir", mais ce fut plutôt "cette nuit", car le soleil était déjà tombé depuis plusieurs heures lorsque la demeure Lugnan se dressa devant eux. Sans plus attendre, elle sauta de son poney, manquant de peu de se prendre le pied dans l'étrier et de se casser la gueule d'ailleurs, et elle alla toquer à la porter en se tortillant le derrière, comme une gamine qui va recevoir un cadeau. Avant que la porte ne s'ouvre, elle se retourna pour faire un signe insistant à son bel écuyer pour lui dire de s'approcher et de venir à côté d'elle.
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Message par Anaïs de Lugnan-Vellini Dim 27 Mar - 14:45

Anaïs ne s'était pas attendue à voir sa sœur débarquer à Biriatou. Celle-ci devait avoir bien d'autres choses à faire, aussi elle n'avait même pas pris la peine de lui demander de venir. Pourtant, Astride faisait du zèle et annoncer son arrivée prochaine. Et si la blonde n'était pas mécontente d'avoir une paire de mains en plus dans la maison, elle était plus dubitative quant à la venue du fiancé de sa sœur. Yvain et lui se détestant cordialement, était-ce réellement une bonne idée de les avoir sous le même toit ? Même si le Lugnan n'était pas en état de se rendre compte que son pire ennemi logeait non loin de lui, il finirait par l'apprendre. Il n'y avait plus qu'à prier pour que tout se passe pour le mieux et qu'Yvain aille mieux sans faire de rechute en apprenant la présence de son cousin.

Dès réception du pli, Anaïs avait chargé Élise de préparer une chambre. L'état d'Yvain restait inchangé, mais la jeune femme souhaitait rester à son chevet pour constater une éventuelle évolution, que ce soit en bien ou en mal. L'inquiétude ne diminuait pas pour autant, peut-être que le mal qui rongeait son époux était bien trop fort, même pour Astride. Pour le savoir, il lui fallait attendre.

Anaïs était assoupie dans son fauteuil au chevet d'Yvain quand Élise vint tapoter sur son épaule pour lui annoncer l'arrivée de sa sœur. Avec précaution elle quitta la pièce et demanda à Élise d'aller chercher Henri pour qu'il s'occuper des montures d'Astride et Rodrigue. Avant d'ouvrir la porte, Anaïs se tapota les joues devant un miroir afin de ne pas avoir une mine désastreuse devant les nouveaux arrivants. Après avoir pris une longue inspiration, elle finit par ouvrir la porte.

Juste devant son nez, la petite blonde tant attendue, et un Rodrigue passablement changé. Interloquée, Anaïs fixait le visage du rouquin. Que lui était-il arrivé ? La stupeur passée, elle leur adressa un léger sourire, trahissant son soulagement de ne plus se sentir seule dans cette maison. Les domestiques étaient des aides précieuses mais ils ne constituaient pas vraiment un soutien moral.


- Bonsoir, merci d'être venus si vite. Entrez. Henri s'occupera de vos montures.

Anaïs s'écarta pour les laisser passer, mais elle voyait Rodrigue hésiter.

- Allez-y, je vous rejoint. Je vais aider Henri.

N'ayant pas l'envie d'insister, ni le temps, Anaïs laissa la porte entrouverte en entendant le fameux Henri descendre pour se rendre dehors, puis se tourna vers Astride pour lui donner les dernières informations sur l'état du malade.

- Quand je suis descendue il dormait encore. Il n'arrête pas de dormir, sa température ne baisse pas. Il ne m'a adressé que quelques mots pour le moment. Suis-moi, je vais te conduire à la chambre.

Certes il était tard, mais l'état d'Yvain était trop préoccupant pour attendre le lendemain matin. De plus, le Lugnan passait son temps à dormir, la notion du temps devait donc lui être totalement étrangère et bien secondaire par rapport à son état. Arrivées devant la chambre, Anaïs ouvrit doucement la porte et y fit entrer Astride.
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Message par Astride Vellini Dim 27 Mar - 23:23

A peine toqué et déjà rentrée. La situation devait être réellement critique pour que tout se passe aussi rapidement. Un petit coucou à son bel écuyer qui préférait aller s'occuper des chevaux avant de rentrer dans l'antre du Loup-Gnan (rhorhorho). C'était on ne peut plus compréhensible quand on connait l'amour que ces deux là se portent, il faudrait d'ailleurs qu'un jour elle prenne quelques minutes pour comprendre le pourquoi du comment. Cela avait dû être un effort surhumain que d'accepter de venir jusqu'ici, alors elle pouvait bien le laisser tranquille quelques minutes. Il faudra aussi qu'elle songe à expliquer à sa frangine pourquoi son homme n'avait plus qu'un oeil sur deux. Mais c'était une affaire qui pouvait attendre, et surtout, une affaire qui pourrait bien plus facilement se régler entre deux personnes douées de parole ! Elle, comme d'habitude, elle se contenterait d'acquiescer ou de secouer négativement la tête, ou encore de faire des mimiques relativement explicites. Elle avait pourtant appris à communiquer un peu aisément depuis l'épidémie de grippe à Mont-de-Marsan, puisqu'il fallait bien montrer aux patients les traitements qu'ils allaient devoir prendre pendant quelques jours.

Tout en grimpant les escaliers, la minie blonde analysait les quelques mots prononcées un peu plus tôt par sa soeur : envie de dormir et fièvre lancinante. Ne manquaient plus que les phases de délire incontrôlés, et elle serait bel et bien en présence d'une grippe alexandrine comme elle l'avait supposé. Or, selon les dires d'Anaïs, seuls quelques mots étaient sortis de la bouche du Lugnan depuis qu'il était tombé malade, et ils n'avaient pas parus plus suspects que cela pour qu'ils ne soient pas mentionnés dans le fil de la description. Ceci étant dit, si Yvain était dans cet état depuis ce matin, il faudrait attendre encore quelques heures pour voir les premières sueurs froides dues aux hallucinations. En d'autres termes, pour le moment, Astride se contenterait de faire baisser la température du corps de son malade. Mais pour ça, il fallait qu'il se réveille ! En attendant, elle jeta un oeil sur la bassine d'eau froide près du lit et leva le pouce avant de poser ses mains l'une contre l'autre et de les glisser près de son oreille en fermant les yeux.

Après une demie seconde dans cette position pour s'assurer de la compréhension de la frangine, elle fit un bond avant de se diriger vers la sortie de la chambre. Elle fit un petit demi tour avec une mine rassurante genre "bouge pas je reviens !" et hop, elle détala dans les escaliers en direction de la cuisine pour faire chauffer de l'eau et fouiner dans sa besace pour y dénicher de la sauge. En même temps, elle vérifia qu'elle avait bien tout ce dont elle avait besoin en cas de pépin plus ou moins prévu. Il n'y avait plus qu'à attendre que l'eau bout maintenant...
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Message par Yvain de Lugnan Dim 27 Mar - 23:48

Une présence. Une présence différente de celle de son épouse venait de s'introduire dans sa chambre. Qui était-ce ? Pourquoi ne s'était-il, ou elle, pas présentée en arrivant ? Il était peut être visuellement inconscient, mais au fond de lui, il entendait distinctement tout ce qui se passait autour de lui. Il n'avait simplement pas la force d'ouvrir les yeux, d'expliquer quel mal le rongeait, de se lever pour faire semblant d'aller mieux. Inquiet, voire presque paranoïaque, Yvain commençait à se demander si des personnes mal intentionnées n'auraient pas réussi à pénétrer dans sa chambre, profitant d'une petite absence de son épouse. Mais qui voudrait sa mort alors qu'il était tout justement en train de mourir ? Qui serait assez sadique pour le regarder en train de rendre son dernier souffle sans même lever le petit doigt ?

Il remua les narines, essayant tant bien que mal de sentir, de deviner qui était près de lui. Sans nul doute, il s'agissait d'une femme. Une femme sournoise, qui ne voulait pas se faire repérer et qui marchait telle une panthère dans les hautes herbes, prête à sauter sur sa proie à tout instant. Un courant d'air ! La mystérieuse femme avait bougé. Pour aller où ? Pour quoi faire ? Etait-ce un souffle qu'il sentait sur sa joue ou le fruit de son imagination ? Pourquoi ne pouvait-il pas bouger son bras alors qu'il y mettait ses dernières forces ? L'avait-elle ligoté ? Avait-elle peur qu'il se débatte pendant qu'elle serait en train de le torturer en le vidant de tous ses organes vitaux ?! Mais qui ! Quelle personne qu'il pouvait connaître serait assez folle pour s'en prendre à lui de cette manière ?!

Il commença à se tortiller au creux des draps, tendu, haletant et transpirant, se débattant contre un fantôme venu tout droit de son subconscient. Malgré tous les efforts qu'il mettait en oeuvre pour se débarrasser de cette femme qui voulait sa peau, rien n'y faisait. Il voyait très distinctement son sourire machiavélique au bout de ses lèvres rouges sang, ses yeux d'émeraude prêts à transpercer sa chair de part en part, ses cheveux noirs comme des serpents qui pourraient le mordre en cas de mouvement trop brusque. Il écarquilla subitement les yeux, ayant enfin compris de qui il s'agissait. Tremblant comme une feuille, il se recroquevilla près de son oreiller, les genoux contre son torse et les yeux perdus dans le vague, qui pourtant semblaient fixer quelque chose de bien précis. Sans défense, il se contenta de la seule option qui se présentait à lui : appeler au secours.


-Ma Dame ! Arambour ! Elle est là ! LA ! dit-il en pointant le vide du doigt. Pitié. Non ! Je ne puis l'abandonner ! Point maintenant ! Non non non non !...

Puis comme s'il ne s'était rien passé, il retomba dans les bras de Morphée. Du moins c'est ce que l'on pouvait supposé tant il semblait amorphe. Seul un détail restait troublant, ses yeux ne se fermèrent pas et laissaient transparaître un état second.
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Message par Anaïs de Lugnan-Vellini Lun 28 Mar - 14:30

Malgré ses yeux qui commençaient prodigieusement à picoter sous l'effet de la fatigue, Anaïs resta attentive aux gestes d'Astride. Cette dernière ne parlant pas, tout était une question de concentration pour comprendre ce qu'elle voulait « dire ». Cette fois, rien de compliqué. Une brève inspection de la bassine d'eau et un petit ordre lui demandant de ne pas toucher au malade qui semblait dormir. Astride ayant quitté la pièce, Anaïs se rassit dans le fauteuil dans lequel elle se trouvait un peu plus tôt et ferma les yeux. Juste cinq minutes. Cinq minutes de repos, cinq minutes durant lesquelles elle ne s'inquiéterait pas de l'état d'Yvain, ni de ce qu'allaient devenir leurs enfants si jamais leur père devait trépasser. Ils étaient trop jeunes pour le perdre.

Le Lugnan ne lui en laissa pas le temps. A peine avait-elle clos les paupières que des mouvements dans les draps se faisaient entendre. Relevant lentement la tête pour voir si Yvain avait reprit conscience ou s'il était juste en train de rêver, elle découvrit son mari tremblant, haletant, prit d'une terreur qu'elle ne lui avait jamais connue. Anaïs se leva alors rapidement et s'approcha de lui, essayant de le raisonner, l'appelant plusieurs fois par son prénom pour qu'il l'écoute elle, et pas ce qu'il semblait voir. Rien n'y faisait, il se recroquevillait sur lui même, hagard, sans qu'elle ne sache ce qu'il voyait vraiment, jusqu'à ce qu'il se mette à l'appeler.

Arambour ? Anaïs fronça les sourcils à l'évocation de la cousine du Lugnan. Il délirait clairement et ce nouveau symptôme n'était pas pour la rassurer sur l'issue du mal qui le tenait au corps. Pourquoi parlait-il d'Arambour ? Qui ne pouvait-il pas abandonner ? Ses paroles n'avaient aucun sens. Quant à ses gestes, ils étaient plus incohérents encore. En désespoir de cause, Anaïs le prit dans ses bras pour tenter de le ramener à la réalité. En vain, il était retombé amorphe, les yeux grands ouverts. La terreur n'était plus dans ses yeux, mais bien dans ceux de son épouse.

La jeune femme le lâcha doucement et quitta la chambre précipitamment pour rejoindre Astride au rez-de-chaussée le plus rapidement possible. Jamais elle n'avait dévalé les marches aussi vite, manquant d'ailleurs de chuter faute d'avoir pensé à soutenir ses jupons. Arrivée auprès de sa sœur, la blonde se mit à parler à toute vitesse malgré l'essoufflement :


- Yvain perd la raison. Il m'a parlé de sa cousine, de quelqu'un ou quelque chose qu'il ne pouvait pas abandonner, comme s'il était possédé. Puis il s'est mis à répéter « Non non non non ! ». Il semble ensuite s'être rendormi, mais ses yeux sont grands ouverts.

Jamais elle ne l'avait vu ainsi. En fait, elle n'avait jamais vu personne dans cet état. Désemparée, elle regarda Astride avec un air suppliant.

- Qu'a-t-il ? Est-ce aussi grave que ça en a l'air ?

Pourvu que non, car s'il en réchappait, il serait capable de jouer encore plus la comédie au prochain rhume.
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Message par Rodrigue de Liancy Lun 28 Mar - 15:12

S'il y en avait bien un qui se fichait éperdument de l'état du Lugnan, c'était bien Rodrigue. D'ailleurs il n'avait pas émis le souhait de le voir, ou même de s'intéresser directement à son cousin, laissant ces dames s'en charger. Lui était tranquillement dehors, dans la nuit encore fraîche du mois de mars, en train de décharger le poney d'Astride et son propre cheval. Ils étaient partis légers, mais ils avaient quand même de quoi séjourner pendant plusieurs semaines à Biriatou. Simple précaution de Rodrigue qui se disait que quitte à lui pourrir la vie jusqu'au bout, Yvain était bien fichu de mettre des semaines à claquer. Henri était enfin arrivé pour l'aider, coiffé n'importe comment. Apparemment, les domestiques se mettaient au lit de bonne heure dans le coin.

Tandis qu'ils déchargeaient les montures et les conduisaient vers l'écurie, le Liancy décida finalement de tâter le terrain. Là encore, ce n'était absolument pas pour savoir comment allait Yvain, mais plutôt pour avoir une idée du temps qu'allait passer Astride auprès de lui. Il l'avait tellement peu vue ces derniers temps que le simple fait de la penser presque toujours avec son idiot de cousin le révulsait. Henri n'avait peut-être pas vu le chef de famille de près depuis qu'il était au plus mal, mais un domestique, s'il était un temps soit peu futé, connaissait tout de sa maison grâce aux racontars.


- Comment va le Seigneur de Biriatou ?

Oui, un domestique se caresse dans le sens du poil. Présenter Yvain comme « Ma saleté de cousin » n'incite pas à la confidence.

Henri haussa les épaules, désabusé. La maisonnée avait l'habitude des maladies plus ou moins réelles du Lugnan, alors que croire ?


- Mal apparemment. Il dort tout l'temps. On a eu mille misères à l'monter dans sa chambre. Depuis j'l'ai pas vu. Mais la Dame de Biriatou passe son temps là-haut. Elise s'occuper des petits et quand elle-même est trop occupée, c'est moi qui m'en charge. Heureusement ils sont p'tits, ça dort beaucoup à cet âge du coup on n'a…

Rodrigue n'écoutait déjà plus. Il se contenta de hocher de la tête. Cette histoire sentait mauvais. Oh, tout dépendait du côté que l'on choisissait. S'il allait si mal que ça, Yvain ne passerait pas l'année, ce qui en soit ne serait pas une grosse perte. Mais si ça trainait, il y avait de fortes chances pour que lui et Astride doivent rester à Biriatou pendant un moment. Le rouquin allait devoir trouver de quoi s'occuper.

Le déchargement terminé, les deux jeunes hommes retournèrent dans la demeure seigneuriale. L'atmosphère y était étrange. Une Anaïs bouleversée était en train de parler avec Astride. Tiens, il était question d'Arambour. Décidément…
L'état d'Yvain préoccupait toute la maisonnée. Rodrigue lui était détendu, et s'il avait été totalement ignoble il aurait cherché à savoir si le brun allait trépasser dans la nuit. Mais il se contenta de suivre Henri, et Élise qui était apparue sur les marches, pour aller déposer ses affaires dans la chambre qu'ils occuperaient lui et Astride. Une chambre correcte, sans plus, dans laquelle il n'allait certainement pas passer ses journées. Biriatou avait l'avantage d'être dans les montagnes et entouré de forêts. La chasse, était un bon passe-temps non ?
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Message par Astride Vellini Lun 28 Mar - 19:56

Non pas qu'elle dormait beaucoup généralement, mais la blondinette commençait tout de même à piquer légèrement du nez en attendant que l'eau de sa tisane se mette à bouillir. Heureusement, ou pas, une vache se mit à descendre les escaliers dans un brouahaha impressionnant. Qui eut cru qu'une femme aussi maigre serait capable de faire autant de bruit ! Evidemment, un tel boucan signifiait que quelque chose d'étrange venait de se tramer à l'étage. Elle se tapota les joues pour donner bonne figure, et adopta une mine des plus professionnelle, montrant qu'elle écoutait avec attention les nouveaux détails qu'on était en train de lui donner.

Discours sans queue ni tête. Visions concernant des personnes absentes. Endormissements spontanés. Il n'y avait plus aucun doute possible, il s'agissait bel et bien de la grippe alexandrine. Malgré l'éloignement par rapport à la mer, et la vie en quasi autarcie, ce maladif d'Yvain avait réussi à attraper la mort comme tous les autres ! Sacré Yvain... Maintenant, il ne restait plus qu'à rassurer Anaïs en lui expliquant que ce n'était pas extrêmement grave, mais que c'était par contre très contagieux et très long à soigner. Atteinte d'une flemme monstre, elle se saisit de son ardoise pour l'explication. Trop tard pour les gesticulations qui risquaient d'être mal comprises.

"Ce n'est pas grave, mais tu dois éloigner les enfants le plus possible. Tu dois boire des tisanes de sauge et continuer les bains à la camomille. Cela risque de durer 3 ou 4 semaines."

Comment avait-elle deviné que sa soeur se lavait avec de la camomille ? Secret de blondes. En attendant que sa frangine lise l'ardoise, elle se mit en quête de deux tasses. Depuis le temps que la blondinette buvait de la tisane de sauge pour éviter les symptômes de la grippe alexandrine, elle n'en sentait même plus le goût. Elle fit tomber quelques gouttes d'huile de mélisse dans le reste d'eau bouillie et indiqua à l'autre blonde qu'elle revenait, qu'elle allait juste déposer cette casserole sur la table de chevet du Lugnan pour que toute la chambre s'imprègne d'une délicieuse odeur citronnée, propice aux sommeils réparateurs. Elle referma la porte avec application, afin de ne pas causer de troubles qui pourraient refaire tomber Yvain dans sa folie passagère.

Elle redescendit lentement les escaliers -pas comme un éléphant évadé d'un cirque- et invita Anaïs à s'asseoir avec elle dans les fauteuils de la pièce de vie. Elle finit par hausser les épaules avec une petite mimique gentillette au coin de la bouche avant de trinquer sa tisane avec celle de sa soeur. Il n'y avait plus qu'à attendre ! Et à apprendre à apprécier le goût de la sauge... Pire qu'un vieux couple qui attendait l'heure d'aller se coucher ! Qui, elle l'espérait, n'allait pas trop tarder d'ailleurs.
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Message par Yvain de Lugnan Lun 28 Mar - 23:10

Quelques heures plus tard, dans la nuit noire et calme aux odeurs de citron, le Lugnan avait retrouvé une sorte de sérénité. Il était profondément endormi, certes toujours fiévreux, mais rien ne laissait supposer un nouvel épisode hallucinatoire. Et pourtant, il fut soudainement pris de sueurs froides et il retira sa couverture d'un coup d'un seul, comme s'il s'agissait d'une camisole qui tentait de l'étouffer. Ventilant comme s'il manquait d'oxygène dans la pièce, de nouvelles hallucinations se formèrent dans son esprit, jusqu'à se "matérialiser" tout autour de lui. Des ombres, il y avait une dizaine d'ombres tout autour du lit, et son épouse ne s'était toujours pas réveillée. Pourquoi ?! Elle eut pourtant une carrière militaire, comment faisait-elle pour ne pas sentir la présence de toutes ces ombres qui devraient être partout ailleurs mais certainement pas dans leur chambre ? Son subconscient lui donna l'impression de secouer Anaïs afin de la réveiller, mais il n'en était rien, il n'avait pas encore bougé le petit doigt. Ses yeux voguaient à vitesse grand V de gauche à droite comme si le simple fait qu'il ne regarde pas l'une de ces ombres allait les pousser à lancer l'attaque.

Puis alors qu'il pensait tenir éloignés ceux qui leur voulaient du mal, il aperçut un éclat de lumière dans la main de l'un d'entres eux. Sans même réfléchir, se sentant pousser des ailes, le Lugnan bondit du lit et se mit à gesticuler dans tous les sens pour faire s'évaporer toutes ces ombres. Il en allait de la survie de son épouse ! S'il devait mourir ce soir, elle, devait survivre afin de ne pas laisser seuls les enfants. Face à ce geste de bravoure extrême, toutes les ombres battirent en retraite. Pas peu fier de lui, l'Yvain halluciné s'assit sur le rebord du lit lorsqu'une illumination le frappa à nouveau. Les ombres ! Elles n'étaient pas réellement parties ! Elles allaient s'en prendre à ses enfants ! Ni une, ni deux, le Lugnan se redressa et se précipita dans le couloir pour voler au secours de ses enfants. Il avait eu tant de mal à les avoir qu'il ferait tout pour ne pas les perdre, plus encore Wilgeforte.

Une fois dans le couloir, armé de sa seule bougie de chevet, il tomba nez à nez avec son fils. Comme diable avait-il pu sortir de son lit ? Il n'avait jamais manifester un quelconque talent d'acrobate. Certes il savait marché depuis quelques mois maintenant, mais cela en faisait-il un équilibriste capable de passer au delà des barreaux qui n'étaient là que pour l'empêcher de tomber pendant son sommeil ? De plus, un rictus mauvais lui barrait le visage. Qu'avait-il ? Etait-il malade lui aussi ? Venait-il simplement parce qu'il avait envie d'affection ? venait-il prévenir que les ombres avaient réussi à pénétrer dans la chambre de sa soeur ? Trop de questions se bousculaient dans la tête du malade, qui ne put s'empêcher de la tenir de ses deux mains, laissant bruyamment tomber sa bougie -éteinte bien entendu- sur le parquet du couloir. L'hallucination profita de cette faiblesse pour, lui aussi, dégaîner un couteau dans un rire machiavélique venu d'outre tombe.


-NON ! Georges ! Pourquoi ! Non ! Ne faites point cela ! Je tiens à vous. Aussi !

Sans attendre une quelconque réaction de la part du soit-disant fils, il se précipita dans sa chambre et retourna s'allonger dans son lit en fermant très fort les yeux, priant pour que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, une simple hallucination. Intérieurement il priait, mais rien n'y faisait, son fils l'avait suivi et était toujours bel et bien prêt à lui transpercer la poitrine avec son petit poignard. La main armée s'approchait dangereusement de lui quand le trou noir se fit. Il se rendormit tout aussi subitement qu'il s'était réveillé, trempé jusqu'aux os tant l'épreuve avait été éprouvante.

[Quelques jours plus tard]

La mélisse semblait faire son effet. Les hallucinations, si elles n'étaient pas forcément moins rares, étaient bien plus faciles à identifier comme telles par le Lugnan. Ainsi, il dormait mal, mais avait généralement conscience de la différence entre le vrai et le faux. Pour autant, il n'appréciait jamais qu'une personne entre dans sa chambre alors qu'il était à demi éveillé. Il avait vu tellement de personnes essayer de le tuer dernièrement qu'il n'était jamais rassuré lorsqu'il n'était pas seul, même lorsque les visages qui passaient le pas de la porte lui étaient connus. Heureusement, la maisonnée semblait s'être fait à cette situation, et il ne croisait que très rarement le regard de celles qui prenaient soin de lui, qui ne manquaient d'ailleurs jamais de lui adresser un sourire rassurant afin qu'il comprenne qu'il n'était pas en présence d'une vue malsaine de son esprit.
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Message par Rodrigue de Liancy Lun 28 Mar - 23:20

Des jours qu'il moisissait à Biriatou. Oh c'était un joli endroit, mais quand on n'avait rien à y faire, on n'avait rien à y faire. Point. Tout le monde ou presque était passé dans la chambre d'Yvain, sauf lui. Les premiers jours, il avait jugé inutile de s'y rendre, pour la simple et bonne raison qu'il ne souhaitait pas être contaminé. Le Lugnan était bien capable de lui refiler ses miasmes, fourbe comme il était. De plus, demander à aller le voir aurait paru suspect à Astride comme à Anaïs. Le rouquin avait donc patienté durant quelques jours, allant à la chasse, flânant ou restant au lit un peu plus longtemps que nécessaire. Il lui arrivait aussi de passer du temps avec Georges. Ce dernier semblait être prometteur. En général les enfants avaient deux réactions en voyant son cache-œil : une bouche formant un O parfait, ou tout simplement un cri exprimant une vive frayeur. Georges, lui, se contenta d'afficher un grand sourire. Un vrai petit fripon. S'il ne ressemblait pas tant à Yvain, le Liancy aurait eu des doutes quant à l'identité de son père…

Toujours était-il que durant ces quelques jours, il avait mis sur pied une petite vengeance toute personnelle. Rodrigue n'avait pas goûté au plan – minable au demeurant – d'Yvain, consistant à ruiner sa relation avec Astride. Comme si elle avait besoin de cela ! Il reconnaissait que c'était de bonne guerre, néanmoins l'orgueil de l'écuyer l'interdisait d'en rester là sans tenter quoi que ce soit. Le rouquin avait entendu dire que la maison allait être vide, Anaïs, ses enfants et Astride allant au village, sûrement pour changer d'air pendant une heure ou deux. Largement de quoi permettre à Rodrigue de rendre une petite visite à son cousin adoré.

Tout ce petit monde parti, le jeune homme traversa à pas de loup les couloirs séparant la chambre qu'il occupait de celle d'Yvain. Il priait intérieurement pour que la porte de sa chambre ne grince pas, sinon tout son effet de surprise serait gâché. Ses prières, pour une fois, furent entendues, et une fois entré, il verrouilla la porte de l'intérieur. Sait-on jamais, peut-être que sous la frayeur Yvain retrouverait assez d'énergie pour se carapater ? Dans le plus grand des calmes, il alla ensuite s'enfoncer dans le fauteuil, détacha le poignard qui était accroché à sa ceinture et commença à tapoter légèrement le bout de la lame contre son index, un immense sourire satisfait adressé en direction du malade.

Après une ou deux minutes d'attente, il dit d'une voix calme mais surtout ironique :


- Bonjour Yvain…

Le rouquin lui laissa le temps d'émerger. De quoi lui permettre d'admirer son œuvre, l’œil droit fixé sur le visage plus pâle que jamais du Lugnan.
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Message par Yvain de Lugnan Mar 29 Mar - 12:07

Il dormait presque comme un bébé, seuls ses traits tirés et son teint pâle trahissaient que cela faisait 25 ans qu'il avait quitté le monde des bisounours. Bien que, tout petit déjà il n'était pas bien gaillard, et c'est des dizaines et des dizaines de fois qu'il avait failli mourir. Et pourtant il était toujours là ! La maladie le suivait, sans jamais réussir à se débarrasser de lui. C'était sans doute la raison pour laquelle depuis quelques jours il s'imaginait que tout le monde essayait de l'achever. Son inconscient constatant qu'il n'allait pas clamser par l'opération d'une maladie quelconque, était passé à la vitesse supérieure en lui montrant qu'il allait souffrir le martyr pendant une vie entière en tombant malade à la première saloperie qui passe, et qu'en plus, il allait mourir du fait de l'ennui profond de ceux qui l'entoure ! Comme si un jour, quelqu'un allait se dire "bon il m'énerve à être malade tout le temps, je l'achève". A cette idée, son petit sourire angélique disparut de son visage, mais la mélisse faisait bien son oeuvre, aucune hallucination n'accompagna ces pensées morbides.

En revanche, même à travers ses paupières fermées, il aperçut un éclat de lumière particulièrement désagréable. Considérant qu'il s'agissait probablement du vent dans les branches de l'arbre devant la fenêtre, il se contenta de se retourner pour que ses yeux ne soient agressés par rien d'autre que la petite lueur printanière qui baignait la chambre. Puis finalement, sans même s'en rendre compte, il se remit dans sa position initiale, comme si l'habitude le poussait à être tourné dans ce sens. En fait, il s'agit simplement d'un mécanisme d'auto-défense instinctif. Ce système fait que, lorsqu'il y a deux personnes dans un même lit, ces dernières se mettent dos à dos afin de protéger leurs arrières. En effet, lorsqu'on dort, nous sommes vulnérable et donc, pour parer à toute éventualité d'agression nocturne, les gens doués de raison se positionnent de façon à être prêt à dégainer les bras en cas de présence suspecte. Dans ce cas précis, sachant pertinemment que son épouse n'était pas derrière lui, le Lugnan était placé de telle sorte qu'il avait une vue directe sur la porte d'entrée. Certes, cela n'en faisait pas pour autant un bon chien de garde puisqu'il n'avait même pas encore compris qu'il n'était plus seul dans la pièce, mais son esprit était tout de même plus apaisé. Jusqu'au moment où...


- Bonjour Yvain…

Une hallucination ? Une réalité ? Il avait pourtant cru comprendre que tout le monde avait quitté la maison pour une petite promenade champêtre ! Il ouvrit grand les yeux et tomba nez à nez avec son imbécile de cousin, armé du fameux poignard qui avait essayé de l'aveugler pendant son sommeil. Pris d'un hoquet, il prit vite conscience qu'il ne s'agissait pas d'un rêve. Ses rêves ne parlaient pas en général, ils n'étaient pas assis non plus, ils n'avaient pas non plus ce petit sourire sournois qui dit "je vais vraiment te tuer cette fois". A quoi bon appeler à l'aide puisque la maison était vide ? A quoi bon faire le malin en faisant semblant de chercher une arme à sa ceinture ? Son cousin l'aurait déjà achevé qu'il n'aurait même pas bougé le petit doigt. Oserait-il le faire ? Non... Et pourquoi n'oserait-il pas ? Ils étaient seuls ! Il n'avait qu'à trouver un endroit propice qui n'éveillerait aucun soupçon quant à un assassinat, ou pire encore, il allait le charcuter et s'évaporer sans laisser de traces, abandonnant Astride comme une vulgaire chaussette qu'il aurait utilisé dans le simple but de le tuer lui. Yvain déglutit, son cousin était-il si malsain que ça ? Si tordu qu'il était en train de se l'imaginer ? Et pourquoi n'avait-il plus qu'un oeil ?  Voulait-il paraître plus benêt qu'il ne l'était déjà ? Bien que, quoi qu'on puisse en penser, ce cache-oeil ne lui donnait pas l'air très fin... Finalement, le Liancy était peut être aussi pernicieux qu'il le pensait... Il fallait absolument qu'il retrouve toute sa petite prestance, qu'il ne passe par pour le pleutre, qu'il était pourtant. Le coeur battant la chamade, des perles de sueur en haut du front, il se redressa légèrement dans son lit en clignant nerveusement des yeux. Sa petite voix rauque dégaina enfin un :

-Rodrigue... Toussotement. Quel mauvais vent t'amènes...
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Message par Rodrigue de Liancy Mar 29 Mar - 15:47

Pour la première fois depuis bien longtemps, Rodrigue éclata de rire. Il s'était pourtant promis de ne pas le faire, mais la tête d'Yvain dépassa toutes ses espérances. La maladie, la fatigue, la crainte… on pouvait lire tout cela à la fois sur le visage du Lugnan. Croyait-il vraiment qu'il allait lui faire la peau avec son poignard ? Alors qu'un peu de poison dans un des breuvages que lui faisait ingurgiter Astride suffisait, en plus d'être extrêmement discret ? Son cousin était vraiment pitoyable. Pour autant, il ne rangea pas son poignard. Rodrigue voulait le laisser dans l'incertitude, d'autant qu'il avait quelques petites choses à dire. Oh trois fois rien. Juste rafraîchir la mémoire d'Yvain sur quelques uns de ses méfaits.

- Quel mauvais vent ? Voyons Yvain…

Rodrigue reporta son attention sur la lame de son poignard. Elle était très bien aiguisée et pourrait faire passer n'importe qui de vie à trépas sans le moindre soucis, juste avec une pointe d'adresse. Yvain avait peut-être besoin d'une petite saignée ? Juste une toute petite ? Il irait beaucoup mieux ensuite, enfermé dans une boîte six pieds sous terre. Pas sûr qu'Anaïs ou Astride apprécient, cela dit.

- Anaïs a écrit à Astride à propos de ta maladie. Astride a voulu venir, et comme tu peux le constater, je suis là.

Le regard qu'il jeta à ce moment-là à son cousin était féroce. Et probablement plus impressionnant que s'il avait eu ses deux yeux. Pourtant ce fut avec un nouveau sourire qu'il reprit, détendu. Lui n'avait rien à se reprocher.

- J'ai fait connaissance avec ta cousine. Impressionnante. Elle a brièvement tenté de me séduire, en vain. Elle n'a pas bien mis longtemps avant de me dire que c'était toi qui l'envoyais. Par contre ça a fini en duel et cette petite histoire m'a coûté un œil. Quant à Arambour… elle a une magnifique entaille sur une joue.

Sentait-il la menace ? Elle avait été blessée lors du duel qu'elle avait initié pour ne pas rester sur l'échec du plan minable d'Yvain. Arambour en voudrait sûrement à Rodrigue pour avoir été défigurée, mais peut-être bien qu'elle en voudrait aussi au Lugnan. Comme Rodrigue la comprendrait.  

Perdre un œil était pénible, mais ce désagrément était compensé par la satisfaction de voir qu'Yvain était un piètre stratège, en plus d'être un trouillard hors pair. Le pauvre cousin, il n'avait vraiment rien pour lui, c'était une telle pitié. Il était tellement minable qu'avoir sa tête pouvait être une simple formalité. Mais il n'en valait vraiment pas le coup. Les menaces étaient plus efficaces.
Avec sa nonchalance légendaire, Rodrigue reprit.


- Yvain. A priori tu ne vas pas mourir aujourd'hui, ni dans les jours qui viennent. Enfin, sauf si le sort s'acharne sur toi. Par contre, essaye encore de te mêler UNE fois de mes affaires, et je t'assure que je m'occuperai personnellement de ton cas. Compris ?
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Message par Yvain de Lugnan Mar 29 Mar - 22:14

Bigre. Sa cousine ne savait donc pas tenir sa langue. Son cerveau embrumé essayait de se souvenir pourquoi il en était arrivé à la conclusion que faire confiance à l'ex-Licors était un risque acceptable vis-à-vis de la mission. Apparemment, il avait omis une variable dans son calcul : Arambour était une femme. Evidemment, il portait sa propre femme en bien plus haute estime, mais en général, les femmes étaient quand même plus sournoises et manipulatrices que les hommes. En plus, pour ne rien arranger, sa cousine avait sciemment voulu s'appeler "Démesquine". Excusez moi du peu, mais ça ne laissait présager rien de bon concernant son état psychologique... Yvain leva les yeux au ciel, dépité par sa propre connerie. La prochaine fois, il se débrouillerait de ce genre de choses tout seul, comme un grand garçon qu'il était... Il n'avait surtout plus beaucoup d'autres options, puisqu'il était déjà grillé auprès de sa cousine, il ne pouvait pas demander ça à la suzeraine, et encore moins à son épouse. Il pourrait employer le premier pécore du coin, mais comme son nom l'indique, le pécore n'est pas bien fin et serait fichu, lui aussi, de faire capoter le programme. Une défaite était envisageable, une seconde, plutôt mourir !

Son coeur commençait à redescendre tout doucement en pression, ses yeux ne clignaient plus niaisement, et comble de l'aisance, ses gouttes de sueurs s'arrêtèrent en chemin. Bien que, cet arrêt tout net laissait une sensation très désagréable sur le front du Lugnan ; mais dans le doute, il préféra ne faire aucun mouvement et resta sagement prostré dans son lit. Une seule chose le rassurait dans le discours de son cousin, en sus du fait que sa cousine méritait bien ce qui lui arrivait -elle n'avait qu'à pas cafter- : il n'allait pas mourir tout de suite. Heureuse nouvelle ! Il était donc temps de se remettre dans le bain du mépris profond, du déni total, de la désobligeance extrême, bref de l'irrespect à son paroxysme. Il se mit alors à tousser le plus grassement possible, sans oublier de tourner la tête vers le rouquin. Quel acteur ! On ne le répétera jamais assez !


-Oh. Navré. Si peu.

Il se rallongea tout doucement dans son lit, remit tranquillement sa couverture au dessus de lui et leva le menton. Il n'allait pas mourir aujourd'hui, ni demain. Il ne mourrait de la main de son cousin que s'il lui prenait une nouvelle fois l'idée de se mêler de ce qui ne le regardait pas tout à fait. Ce qui laissait donc supposer que, en l'état actuel des choses, il ne risquait rien de plus que des menaces dans le vent. De toute façon, il était temps qu'il se rendorme. D'une parce qu'il était malade et dans le coaltar, de deux parce qu'il avait déjà dépassé son quota d'environ trois phrases par heure. Une onomatopée comptant bien évidemment pour une phrase. Il fallait donc couper court à la "conversation" :


-Comptes-tu me veiller ? Si oui. Ferme donc les volets. La lumière me dérange. Oh. Et. Pause. Dégage aussi. Tu. Me déranges.
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Message par Rodrigue de Liancy Mer 30 Mar - 15:38

Mais c'était qu'il se rebiffait le Yvain. Il avait mangé du lion, il aurait presque pu convaincre Rodrigue de s'exécuter. Or le Liancy n'était pas décidé à faire plaisir à son cousin. Pourtant, il n'était pas tenté à l'idée de rester plus longtemps avec lui. Il allait bien finir par attraper son mal. Que faire ? Le dilemme était à son comble. Rester et ne pas fermer les volets pour l'embêter ? Partir et satisfaire Yvain ? Rien ne lui plaisait. Yvain était doué pour une chose : contrarier les gens. Comment Anaïs pouvait vivre avec lui ? Quelle horreur.

- Ouuh ! Yvain de Lugnan se rebelle ! Si ta femme t'entendait, elle n'en croirait pas ses oreilles. On dirait un chiot sans défense qui sort ses petits crocs pour faire croire qu'il peut faire mal. Ne t'inquiète pas, je te laisse, les faibles m'ennuient. Je vais patiemment attendre le retour de ces dames et des enfants. D'ailleurs, entre nous, Georges est un enfant intéressant.

La chair de sa chair, cela devrait le faire sortir de ses gonds, ne serait-ce qu'un peu. En voilà une idée intéressante.

- Il tient assurément plus de sa mère que de son père. Quel malheur qu'il te ressemble tant.

Arborant une mine faussement désolée, Rodrigue se leva.

- Aussi étrange que cela puisse paraître, tu lui manques. Pauvre enfant qui a un père si inutile et qui serait incapable de le défendre s'il lui arrivait quoi que ce soit. Heureusement qu'Anaïs est là…

Arrivé devant la porte le Liancy se tourna une dernière fois vers le lit, un large sourire narquois irradiant son visage.

- Bon repos, Yvain.

Après avoir déverrouillé la porte, le rouquin sortit. Ce petit manège l'avait diverti un temps. Qu'allait-il faire à présent ? Biriatou semblait coupé du monde entier, hors du temps. Rodrigue espérait qu'Yvain allait bientôt être sur pieds, histoire que lui et Astride puissent enfin s'en aller. L'écuyer descendit au rez-de-chaussée et s'assit sur un fauteuil, pensif. Il détestait être inactif et cela faisait pourtant quelques jours qu'il ne faisait rien de particulier de ses journées. Son regard se posa sur la cheminée dans laquelle une bûche terminait de se consumer. Rodrigue se leva, attisa les braises et remit une nouvelle bûche. Il en restait peu dans le panier et en revenant Henri aurait sûrement à aller en couper d'autres. Le Liancy décida de se substituer à lui. De quoi l'occuper et le défouler un peu.


*


Cela faisait une bonne heure que Rodrigue fendait du bois derrière la demeure des Lugnan quand Anaïs arriva, silencieuse comme toujours,, avec cette démarche gracieuse qu'elle partageait avec Astride. Rodrigue rangea du bout du pied quelques bûches déjà fendues pour les regrouper et s'appuya sur la hache, signe qu'il était disponible pour la discussion que semblait chercher Anaïs.


- Henri pouvait s'en charger, vous savez. Il s'en charge toujours, commença-t-elle.
- Je m'ennuyais. Cela lui fera toujours ça de moins à faire, répliqua Rodrigue dans un sourire.
- Je n'ai pas pour habitude de laisser les invités s'escrimer aux tâches de mes domestiques.
- Je suis un invité contrariant.

Anaïs semblait s'avouer vaincue. Elle n'ajouta rien, tout juste sourit-elle légèrement pour faire comprendre au Liancy que c'était de toute façon sans importance. Henri serait satisfait, tant mieux pour lui.

- Vous ne m'avez pas dit ce qui vous était arrivé. J'ai été surprise.
- Vous ne me l'avez pas demandé, répondit-il amusé.
- Je le fais maintenant.

Rodrigue qui sentait que la discussion allait prendre un tour gênant pour Anaïs commença à empiler les bûches sur une petite brouette.

- Yvain. Tout est parti d'Yvain, finit par répondre Rodrigue avec un air totalement détaché.
- Yvain ? Je vous demande pardon ?
- Yvain, ou plutôt ses idées stupides dès qu'il s'agit de s'en prendre à moi.

L'écuyer regarda Anaïs et remarqua qu'elle ne comprenait rien à ce qu'il lui racontait. Yvain faisait donc ses combines dans le dos de sa femme ? Que c'était vil. Par respect pour Anaïs, Rodrigue aurait pu se taire, lui proposer d'aller demander des comptes directement à son mari. Mais ce dernier n'allait certainement pas lui répondre. Devant l'impatience qui se lisait sur le visage de la Dame de Biriatou, Rodrigue reprit, plus bavard.

- Yvain a envoyé sa cousine à Mont-de-Marsan. Arambour je ne sais pas si…
- Je vois, je la connais plutôt bien.
- Ce n'était pas mon cas. En arrivant elle m'a écrit une missive disant qu'elle souhaitait me voir. A ce moment-là je ne savais pas qui elle était, et elle s'était arrangée pour m'informer le moins possible. Tout comme elle a caché qu'elle était la cousine d'Yvain. En bref, je ne savais rien d'elle, mais elle semblait en savoir long à mon sujet. Je suis donc allé à sa rencontre dans une taverne et j'ai vite compris qu'elle cherchait à me séduire. En vain, évidemment. Voyant que ça ne fonctionnait pas, Arambour n'a pas cherché à continuer et m'a expliqué que tout cela venait d'Yvain qui voulait, je cite, « mettre un terme définitif au bonheur que je vivais ». Pour ne pas repartir bredouille elle m'a proposé un duel, pour la forme. Et voilà. Rodrigue désigna brièvement son cache-œil. Arambour a quant à elle récolté une belle balafre sur la joue droite.

Anaïs le regardait, vraisemblablement mécontente.

- Il a envoyé Arambour pour faire en sorte de vous séparer Astride et vous ?
- C'est un peu ça.
- Je vais aller lui parler, il n'a pas à…
- Non c'est de bonne guerre. Il me déteste, mais il semble apprécier Astride. Pour lui c'est logique. De toute façon son plan a lamentablement échoué.
- Pourquoi il vous déteste ? J'ai très bien compris que je n'obtiendrai pas de réponse de sa part à ce sujet…
- Oh ça… Il y a environ quatre ans, quand il cherchait encore une épouse, il avait jeté son dévolu sur une jeune femme et semblait enfin se décider à la courtiser. Sauf que je savais pertinemment qu'elle ne s'intéressait pas à lui et que s'il cherchait à se rapprocher d'elle, il allait vers un échec cuisant. J'ai donc pris les devants, j'étais plus jeune qu'elle mais j'ai toujours paru plus âgé… J'ai commencé à la courtiser, avec succès, afin de la détourner totalement d'Yvain. Qui m'en a toujours voulu depuis. Et même s'il sait pertinemment que j'ai eu raison de le faire depuis qu'il a épousé une femme bien meilleure que celle qu'il convoitait il y a quatre ans, son orgueil lui interdit de le reconnaître.
- Et la jeune femme ? Qu'est-elle devenue ?
- J'ai arrêté de la courtiser avant de me trouver dans une situation inconfortable.

Anaïs sourit, même si l'on sentait chez elle comme une certaine déception. L'histoire n'était effectivement pas très passionnante, mais elle avait déclenché une guerre sans pitié entre les deux cousins. Le premier se vengeant du second qui ne voulait pas se coltiner l'aigreur du premier jusqu'à la fin de ses jours. Tout cela importait peu pour Rodrigue qui ne se souciait d'Yvain que lorsque celui-ci se permettait de se mêler de ce qui ne le regardait pas.

Anaïs ayant obtenu ses informations et le vent commençant franchement à se rafraîchir, elle quitta Rodrigue en lui disant combien elle était désolée pour son œil, pour ce qu'Yvain avait tenté de faire et que s'il avait besoin de quoi que ce soit, il pouvait lui parler. Le Liancy hocha positivement de la tête et se remit à fendre quelques bûches pour une heure, avant de rentrer, en quête d'une nouvelle occupation Ô combien palpitante…
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Message par François Vellini Mer 30 Mar - 21:06

[Encore encore encoooooore plus tard !]

-OuAhHAhHAHHAHAHAAHou.... Gémit-il en s'étirant de tout son gras avant de se gratter le bourrelet droit en faisant un bruit disgracieux avec sa langue.

Sa bure sous le bras, François venait encore une fois de se faire jeter du monastère où sa tante l'avait fourré. La cause ? Je cite : 6ème péché capital vraiment trop présent. C'était une façon très religieuse de dire qu'il était gros, en fait. Probablement trop gros pour être un bon moine apparemment. Et pourtant ! Son appétit était à la mesure de sa dévotion pour le Très Haut ! S'il y avait bien une personne à laquelle il pensait au moins autant qu'à la bouffe, c'était bien Lui. Mais, bien trop occupé à réfléchir à la prochaine prière maison qu'il lui ferait, il ne se rendit presque pas compte qu'il était en train d'être cordialement poussé vers la sortie. L'air hagard, l'estomac ambulant n'avait aucune espèce d'idée de l'endroit où il allait passer la nuit. Parce que bien sur, ses copains moines ne l'avaient pas lâché dans la pampa languedocienne avec quelques écus en poche histoire de. Non non ! Il était "à poils" si on peut dire ! Autrement dit, la seule option qui se présentait à lui, là tout de suite, c'était la dite tante. Y'avait bien la mère dans les parages, sauf que depuis qu'elle s'était mariée avec le fil de fer, François était devenu persona non grata dans la maison.

Il se mut donc grassement à travers les ruelles narbonnaises, à la recherche de la première taverne du coin, dans l'espoir d'y dénicher soit directement la Boulette, soit un indice concernant sa localisation actuelle. Et quel heureux hasard, une taverne pointa le bout de son nez ! Hop hop hop, son gros postérieur se remua et il entra. Regard à gauche, regard à droite. Pas d'autre grasse dans le champ de vision. Peu importe ! Il se dirigea donc vers le tenancier et lui demanda s'il aurait pas croisé Rozenn Caillavet dernièrement. Et là stupeur ! Le tavernier le regarda avec un air niais, comme s'il venait de lui demander s'il avait déjà vu le Très Haut en vrai.  Considérant qu'une Boulotte parcourt en moyenne toutes les tavernes dans un rayon d'une demie lieue autour de son domicile pour aller prêcher la bonne parole jusque dans les chopines des plus gros assoiffés... Le constat était sans appel : Rozenn n'était pas là ! Et depuis un certain temps... Sinon le pauvre tavernier s'en serait au moins vaguement souvenu. Le grassouillet remercia donc gentiment le bonhomme et ressortit avant de se gratter la joue. A cet instant précis, il rêvait d'être un chien. Il aurait pu pister sa tante jusque dans le trou où elle se serait cachée ! Sauf qu'il n'était qu'un gros plein de soupe, tout juste bon pour renifler la bonne pitance lorsqu'elle n'était pas loin.

Mais tout cela, c'était sans compter sur l'aide précieuse de Dieu lui même ! Parce que lui il le savait que François le kiffait à mort. Si bien que, alors qu'il déambulait dans les rues, il entra en collision avec quelqu'un. Après quelques fulminations de la part de la victime, la bonne bouille du Vellini d'adoption eut raison de la colère et elle demanda tout simplement ce qu'il faisait là parce qu'elle ne l'avait jamais vu ici. De là, il expliqua donc ses folles péripéties et Ô miracle divin, la dame connaissait bien Rozenn, pour l'avoir croisée quelques temps plus tôt en Pays Basque. Mais c'était bien sur ! Le gros se tapa sur le front comme s'il s'agissait d'une évidence. Il remercia chaleureusement la femme qu'il avait malencontreusement percutée en lui disant que le Très haut lui revaudrait ça toussa toussa et il se mit en route pour le sud ouest ! Sacré périple en perspective, s'il savait...


Passons sur les détails du voyage, parce que soyons brefs : il a bouffé tous les fruits sauvages qu'il a trouvé en chemin.

Toc toc toc.

-M'maaaan ! Y'a un gros à la porte. J'ouvre ?
Grands yeux de la Boulette et question con en partance :
-Ca dépend... Gros comment ?
-Genre plus gros que toi.
Charmant...
-Ouais bah nan alors !
-Hey !
-M'man ? Y'a un gros qui PARLE à la porte. T'es sure j'ouvre pas ?
-Ca dépend... Y dit quoi d'beau ?
-Tataaaaa ! C'est mouaaaa !
-J'ai un neveu moi ?
-On dirait !
Turbine, turbine, turbiiiine. Un gros qui parle qui serait son neveu...
-Ah ! Trouvé ! C'est François !

Passons aussi sur les détails des retrouvailles, parce que deux gros qui se retrouvent... Ben ça fait une grosse bouffe !

-Astride elle est à Biriatou en c'moment. Y'a l'Yvain qu'est malade.
-How... Mais j'irai bien la voir moi.
-Bah va, va mon gros !
-Bah ouais mais y'a l'Yvain.
-Rho hé, y va point t'enquiquiner. L'est malade j'te dis !
-Ah mais oui ! T'es intelligente quand même tata.

Fallait bien se congratuler dans la famille, personne d'autre le faisait. Mais en tout cas, fort de cette information, François prit congé de sa merveilleuse tante qui venait de le revigorer à fond avec toute cette mangeaille, et il prit la route pour Biriatou. Gros, mais très bon en géo ! Il arriva donc sans encombres au milieu des montagnes, devant la porte de la plus grande maison. Ca lui semblait logique que sa môman, dame du coin, vivrait dans la plus grande baraque du bled. Sinon le coin serait vraiment miteux et Rozenn leur aurait pas fait un cadeau en les faisant seigneurs. Pis pour changer, comme il avait déjà toqué à une porte récemment, il s'essaya plutôt à un :

-Houhou ! Y'a quelqu'un ?
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Message par Rodrigue de Liancy Mer 30 Mar - 21:52

Yvain était une plaie. C'était définitif. Rodrigue le constatait encore plus depuis qu'il vivait sous son toit depuis… depuis trop longtemps. Pourquoi de toutes les maladies du monde, il avait fallu qu'il attrape la grippe alexandrine, c'est à dire une maladie qui met cent vingt ans à guérir. Le Liancy et sa fiancée étaient donc toujours à Biriatou et Rodrigue traînait sa misère de fauteuil en fauteuil, de sa chambre à la pièce de vie, de la pièce de vie à l'extérieur, de la forêt au village, du village au domaine seigneurial. Bref, il s'ennuyait comme un rat crevé.

L'écuyer ne rêvait que d'une chose : retourner à Monteroni. Le printemps arrivait à grands pas et tous les fruitiers que comptaient ses terres allaient être resplendissants. Pas de maladies moisies à lui briser les noyaux, et il pourrait récupérer Astride juste pour lui pendant plus d'une semaine. Depuis qu'ils séjournaient à Biriatou, il avait une sensation bizarre. Celle d'être fiancé tout en n'étant plus trop fiancé. L'anneau surmonté d'une pierre de malachite semblait lui avoir été offert depuis si longtemps. Était-ce l'effet de leur vie monotone à Biriatou, peut-être, toujours était-il qu'il avait l'impression d'être en plein dans l'ennui qu'il avait tant voulu fuir avec Astride.

Alors que Rodrigue déprimait moitié dans son fauteuil, une voix se fit entendre depuis la porte principale qui se trouvait à quelques mètres de lui. N'étant qu'un « invité », il regarda à droite, à gauche, en direction de l'escalier. Personne pour ouvrir la porte. Le rouquin décida alors de se lever et d'aller voir par lui-même. Selon la personne qui se trouvait derrière la porte, il aviserait de l'urgence de la situation en allant voir à l'étage si quelqu'un pouvait venir ou s'il devait tout simplement faire déguerpir le visiteur. Quand il ouvrit la porte, il tomba sur un jeune homme bien en chair qu'il n'avait jamais vu. De son œil valide il le détailla des pieds à la tête. Il était vraiment mal habillé et l'espace d'un instant il se demanda s'il n'était pas un simple pouilleux faisant du porte à porte depuis sa naissance pour avoir sa bectance. D'où l'épaisseur. Mais ce n'était qu'une supposition, pour en avoir le cœur net, il suffisait de demander :


- Bonjour. Je peux vous aider ?

Pourvu que ce ne soit pas d'autres emmerdes. Il a déjà son tarif le rouquin. Y en a marre !
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Message par François Vellini Mer 30 Mar - 22:27

Instinctivement, en attendant qu'on lui ouvre, il plongea sa main potelée dans son sac à la recherche de quelque chose à manger, pour combler le manque d'activité. Mais il eut à peine le temps de planter un croc dans sa pomme que la porte s'ouvrit. Il n'allait pas laisser ces marques de dent sans finir sa bouchée, la pomme allait s'oxyder ! Alors il les planta bien fort et :

-Bonchour.

Puis vint le moment de réfléchir une fois la bouchée avalée. Il se trouvait actuellement devant la porte de la maison de sa mère et Yvain. Une personne de sexe masculin et d'un âge relativement avancé qui laissait supposer qu'il ne pouvait pas s'agir du fils d'Yvain, venait de lui ouvrir la porte en le saluant et en faisant une phrase extrêmement courte. Avec un peu de chance, il s'agissait du domestique de la maison. Sa mère était devenue noble, alors elle avait bien de quoi se payer un homme à tout faire. Sauf qu'en y regardant de plus près, ce mec là, qu'il avait sous les yeux, enfin... Disons plutôt le torse qu'il avait sous les yeux tant le mec était grand... Il ressemblait quand même vaguement au gars que sa mère avait épousé. Mais en roux. Et en borgne. Mais genre à part ça, c'était une copie conforme. Du moins, si on comparait uniquement la face visible de l'iceberg. Du coup, sous le choc de cette opération du saint esprit -pour le roux, pas pour l'oeil en moins parce que ça c'est facile à faire- le gros en lâcha sa pomme ! Les bruns pouvaient devenir roux ! Ainsi donc il avait vécu brun tout ce temps alors qu'il aurait pu devenir blond ! Ou sinon, c'est que le Très Haut allait carrément de travers dans cette ville et qu'il faisait des tests... Comme si Biriatou c'était son petit laboratoire de souris blanches quoi. Du coup aux grands maux les grands mots, et l'étonnement se fit écho :

-Mon Dieu ! Comment qu'vous vous êtes démerdé pour devenir roux Yvain ?! ROUX ! Y'a mieux comme couleur...
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Message par Rodrigue de Liancy Jeu 31 Mar - 15:55

Et la porte fut refermée comme elle fut ouverte. Réflexe. Que l'espèce de goinfre fût en train de grailler, au point de le saluer avec la bouche pleine comme un malpoli, passait encore, mais qu'il le confondît avec Yvain, ce n'était tout bonnement pas possible. Rodrigue concevait qu'il y avait un air de ressemblance, mais tout de même ! Il était bien plus beau que son cousin, même avec un œil en moins. Yvain n'était rien qu'un épouvantail avec des cheveux noirs et un teint cadavérique. Son regard était triste, sa moue était triste, sa démarche était triste – encore fallait-il qu'il sorte de son pieu de temps en temps -, son existence même était triste pour l'histoire de l'humanité. Au-delà de cette odieuse confusion, le Liancy constata que le visiteur n'était pas bien malin : Comment une chevelure couleur corbeaux pouvait devenir rousse ? Poser la question c'était déjà y répondre : ce n'était pas possible.

Cependant, après quelques secondes de réflexion, Rodrigue comprit que le jeune homme à la dégaine de vagabond connaissait un peu Yvain, du moins assez pour le confondre sur la base des quelques traits qu'il avait en commun avec son cousin. Refermer la porte et ne pas la rouvrir serait faire preuve d'une impolitesse plus grande que celle dont avait fait preuve le nouveau venu en machouillant. Rodrigue ne savait que trop bien qu'il n'était pas chez lui et que, dès lors, il n'avait aucune légitimité à filtrer les personnes qui se présentaient à la porte de la demeure des seigneurs de Biriatou.

La porte de nouveau ouverte, l'écuyer posa un regard sévère sur l'inconnu, toujours vexé à l'idée qu'on pût le confondre avec l'autre avorton.


- Je ne suis pas Yvain, mais son cousin. Yvain est souffrant et alité. Si vous avez un message à lui confier, je me chargerai de lui transmettre…

Si ça pouvait lui permettre de remettre un coup de pression au Lugnan juste pour le plaisir, pourquoi se gêner ?

- Ou si vous cherchez la Dame de Biriatou, je ne sais pas exactement où elle se trouve pour l'instant. Mais je peux essayer de la chercher.

Toute occupation était bonne à prendre. Cela lui prendrait une quinzaine de minutes maximum et par la suite il irait se replonger dans son torrent d'ennui. Quelle chance…
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Message par Astride Vellini Jeu 31 Mar - 21:35

Yvain ? En bas ? Plaît-il ? La petite blonde planquée dans la cuisine, si elle était muette, avait au moins l'ouïe fine, et elle avait distinctement entendu parlé de son malade. En quel honneur avait-il quitté son lit sans même l'en aviser ? Comment ça elle était possessive même avec ses patients ? Non. Il en valait simplement du bon rétablissement du Lugnan, qui lui permettrait d'enfin rentrer chez elle. Pas qu'elle n'appréciait pas la compagnie de sa frangine, ni même la vie à Biriatou, mais bon entre soigner Yvain, faire une couronne de fleur et compter les moutons du paysan d'à côté, elle se faisait quand même rudement chier. Impossible de faire quoi que ce soit avec Rodrigue avec Anaïs dans les parages, c'était donc service minimum de ce côté là. Certes, tout le monde dans la maison savait qu'ils étaient fiancés et il n'y avait donc strictement aucun intérêt à le cacher, mais c'était comme ça, elle n'aimait pas se montrer en public, quelle que soit la gueule du public.

Et donc, afin de s'assurer qu'il ne s'agissait pas réellement du contagieux Lugnan mais d'une vue de l'esprit, ou d'une entente de l'esprit plutôt, elle lâcha son matos et fit quelques pas pour avoir une vue imprenable sur l'entrée. Rodrigue semblait avoir ouvert la porte, mais comment aurait-il pu ouvrir la porte à Yvain puisqu'avant de lui ouvrir, il aurait fallu qu'il soit dehors ! Or, à moins d'avoir eu une très très grosse absence dans la matinée, elle ne l'avait pas vu sortir. Pis comme c'était pas le genre d'Yvain de fuguer en sautant par la fenêtre... Pour revenir frapper à la porte ensuite, il y avait un truc. Sinon, le spécimen à qui le rouquin avait ouvert l'avait confondu avec Yvain. La porte se refermant sans même demander son reste finit de conforter cette hypothèse. Rodrigue aimait tellement être comparé à son cousin ! La minie Vellini se mit à rire avec son petit couinement habituel tout en jetant un oeil amusé sur la scène ; il n'allait quand même pas vraiment laisser ce pauvre mec dehors pour si peu !

Ses pensées furent entendues, ou partagées, parce que le Liancy rouvrit la porte en signifiant qu'il n'était pas Yvain. Elle s'apprêtait à retourner vers la cuisine, se disant que l'invité devait forcément venir pour Anaïs, ou Yvain, étant donné que personne ne savait qu'elle et Rodrigue se trouvaient là.


-Ah ben oui c'vrai qu'il est malade ! Tata è m'l'a dit en plus... N'empêche vous lui r'ssemblez... Mais j'suis venu voir Astride en fait ! Elle est là ?

Hein ? La blonde se mit à réfléchir à qui elle avait prévenu de son départ, et la seule personne au monde en dehors de Biriatou qui pouvait savoir qu'elle était là, c'était Rozenn. Tata Rozenn ? "Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!" firent les pensées d'Astride en percutant enfin. Ni une ni deux, elle se précipita vers la porte et sauta sur son gros tas de neveu, mais surtout pote de toujours ! Si y'avait bien quelqu'un dans ce bas monde avec qui elle avait passé un temps fou à se marrer comme une baleine muette, c'était bien François. Excitée comme une puce qui vient de voir le plus gros chien du monde, elle lui colla un gros bisou en clignant niaisement des yeux avant de se calmer -un peu- pour se tourner vers Rodrigue en montrant le gros de ses deux petits bras avec le smile du genre "regardez moi ce produit comme il est beau, je vous le fais à 50% !". La connexion se fit instantanément entre les deux compères et :

-François m'sieur ! Bien d'l'enchantement ! Neveu et traducteur officiel d'astridien d'puis ma naissance... Ou presque !
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Message par Rodrigue de Liancy Jeu 31 Mar - 22:21

La scène se passa si vite que Rodrigue ne comprit pas tout de suite ce qui venait d'arriver. D'abord l'inconnu parla de sa « tata ». D'accord super, mais encore ? Ensuite, il insinuait à nouveau qu'il ressemblait à Yvain. Deuxième insulte en moins de cinq minutes. Rodrigue tenait là un véritable champion. Puis la première grosse surprise : il voulait voir Astride. L'écuyer fronça sévèrement les sourcils. C'était nouveau ça. Alors qu'il s'apprêtait à savoir ce qu'il lui voulait – faisant parler ici son côté possessif -, une rafale blonde s'engouffra à l'extérieur, passant entre lui et le pouilleux pour se jeter sur ce dernier.

Apparemment ils étaient proches. Très proches. Merveilleux. En une seconde elle avait été plus proche du vilain rondouillard que de lui pendant tout leur séjour à Biriatou. Rodrigue, malgré les présentations ne décocha pas un sourire. Il s'ennuyait, ne rêvait que de rentrer et de profiter de quelques jours seul avec la Vellini...et voilà qu'arrivait un drôle de moineau qui allait sûrement crécher dans les environs pendant des lustres juste pour empêcher Astride de partir et, par conséquent, contrarier les plans du Liancy. Méfiant, mais acceptant de faire preuve d'un minimum de politesse devant Astride, le rouquin finit par faire un bref signe de tête en guise de salutation.


- Rodrigue de Liancy. Par conséquent traducteur secondaire d'Astride et aussi son fiancé.

Jeter les bases dès le départ était important. Et pour le moment, Rodrigue avait le François dans le nez. Comment François pouvait être le neveu d'Astride, le jeune homme n'en avait pas la moindre idée. Anaïs ne pouvait pas être sa mère, elle était trop jeune. Idem pour Rozenn du coup. Un adopté ? Ne manquait plus que cela. D'une façon ou d'une autre, Monteroni l'apprendrait au détour d'une conversation. Déjà lassé par des retrouvailles trop chaleureuses à son humble avis, mais toujours tenu à un certain degré de politesse, le jeune homme fit quelques pas à l'intérieur pour les inviter à entrer.

Sa mission à présent : s'éloigner le plus possible et observer. Il ne voulait pas se retrouver entre eux, pas pour l'instant. Il voulait capter la nature de leur relation et savoir s'il devait se préparer à moisir encore plus longtemps à Biriatou. Pour le moment il ressentait une certaine gêne qui l'incitait à aller chercher quelqu'un pour prévenir de l'arrivée dudit François.


- Je vais chercher Anaïs.

Sans plus tarder il s'éclipsa dans l'escalier et se mit à rôder dans les couloirs. Malheureusement pour lui, Rodrigue mit moins de temps qu'il ne l'avait espéré pour découvrir la Lugnan-Vellini.

- Il y a un certain François en bas. Astride est avec lui.

Sa voix trahit une certaine amertume alors qu'il revoyait avec quel empressement Astride avait accueilli François. Anaïs semblait ravie de cette nouvelle et se dirigea tout droit vers les escaliers. Rodrigue resta alors planté là, ne sachant pas s'il devait la suivre ou s'il allait tout simplement s'enfermer dans sa chambre. Mais une certaine curiosité malsaine le poussait à voir comment se comportait Astride avec son « traducteur officiel ». Et bizarrement, il savait déjà qu'il allait sûrement le regretter...
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