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Quelqu'un a demandé une "blanc-cass" ?

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Message par Arambour Licors Dim 1 Mai - 13:33

-Madame. Un courrier.

César pensa profiter de cet instant d'instabilité pour attaquer sa mère d'un coup d'épée plus fort que les autres, comme s'il y mettait ses dernières forces. Ce fut presque sans forcer qu'elle para le coup avant de le regarder de haut avec un sourire carnassier. Désabusé, le jeune homme se laissa tomber par terre en soupirant et surtout en sueur. Pourtant, Arambour sentait qu'il n'en avait pas encore tout à fait terminé et qu'il espérait simplement attirer sa pitié pour la prendre à revers. Elle fit donc un signe discret à Opportune pour lui signaler qu'elle serait à elle dans quelques secondes, le temps de mettre un point final à cet entraînement... Ce qui d'ailleurs lui déplaisait fortement, car cela signifiait qu'elle allait devoir donner de sa personne avec sa fille par la suite. L'amusement était bien moindre... Les perles, les frous-frous et les histoires de fille, autant d'activités qui l'ennuyaient profondément.

-Mère ! Peut-être s'agit-il d'une lettre pour votre anniversaire... fit le garçon en se redressant. De la part de père ! Conclut-il en mettant véritablement toutes ses forces dans son coup.

L'évocation du père la fit légèrement tiquer, la perdant l'espace d'une seconde dans des pensées éphémères. Elle reprit rapidement ses esprits et se contenta d'un croche-pied pour éviter le coup. Elle s'accroupit près de son fils, tombé pour avoir tenté, et elle le regarda en plissant légèrement les yeux.


-Vos appuis. César. Ne vous l'ai-je point déjà dit ? Elle tendit la main afin de l'aider à se redresser. Et cessez donc vous âneries. Vous savez très bien que cela ne peut être votre père.
-Oui mais...
-Hum ?
-Non rien...

Elle se saisit enfin de la lettre que sa dame lui tendait et elle le déroula de quelques lignes afin d'en connaître l'auteur. Rodrigue de Liancy. Elle ne fit pas attention à la titulature, elle se demandait simplement ce qu'il lui voulait. Ils ne s'étaient pas revus depuis leur malencontreux duel à Mont-de-Marsan, et elle aurait déjà oublié son existence s'il ne lui avait pas laissé un souvenir des plus visible sur la joue droite. Elle lâcha un profond soupire, imaginant déjà le contenu passablement ennuyeux de ce qu'elle avait entre les mains. Il s'agirait surement de banalités du type "j'espère que vous allez bien" ou "j'ai appris que c'était votre anniversaire, c'est pour cela que je vous écris". Pourquoi diable les hommes mettaient-ils autant de ferveur à rappeler aux femmes qu'elles prenaient de l'âge, des rides et donc de la laideur ? Elle rentra, afin de lire au calme ce qu'il avait à lui raconter. Cette fois, elle put constater que le rouquin signait du prédicat de marquis. Sans plus s'en soucier, imaginant un héritage quelconque comme il y en avait tous les jours, elle poursuivit sa lecture. Ce ne fut qu'au moment de lire qu'elle allait sourire qu'elle haussa légèrement le sourcil. Avait-elle seulement une bonne raison de sourire ? Ne serait-ce que sarcastiquement ? Comme elle le craignait, le début laissait présager un courrier ennuyeux, et la suite une longue et interminable explication du pourquoi il était devenu marquis. Comme si l'acquisition de terres de tous les habitants de ce Royaume pouvaient l'intéresser... Le coude posé sur le rebord de son secrétaire et la mâchoire à l'intérieur de sa paume, ses yeux parcouraient la missive sans grand intérêt jusqu'à sourciller au moment où il se mit à parler de ses capacités en terme de gestion militaire. A l'issue de sa lecture, elle agita le papier sans trop savoir qu'en faire. Ce fut à cet instant qu'Hélène entra, prête à recevoir sa minute d'attention quotidienne.

-Mèèèèèèèère ! Vous m'avez encore oubliééééée.
-Comment le pourrais-je... Fit-elle en levant les yeux au ciel.
-Oh ! Qu'est-ce que c'eeeeeest ! Demanda la petite en montrant le courrier du doigt.
-Une invitation pour l'Italie.
-L'Italiiiiiie ? Hiiiiii ! Mère je veux y aller ! Ils font de si belles roooobes ! Oh s'il vous plaîîîîîîît. Petits yeux de biche.
-Et si je refuse ?
-Je bouderai toute ma vie ! Répondit-elle du tac au tac en croisant les bras, la mine renfrognée.
-Oh vraiment ? Mais vous ne verrez plus le petit baron de Genlis ma fille.
Trépignement et : -Ce n'est pas grave mère ! Il ne m'aime pas de toute façon... Alors je préfère les robes !
-C'est un très long voyage savez-vous ?
-Long comment ?
-Au moins deux semaines.
-Deux semaiiiiiiines ? Mais je vais mourir !
-Alors ?
-Maiiiiiis... Réfléchit. Non ! Vous ne m'aurez pas mère. Je VEUX y aller !
-Que je ne vous entende point pleurnicher sur la route. Nous sommes bien d'accord Hélène ?
-Hiiiiiiiin.... Oui mère.... fit-elle en tournant nerveusement ses doigts entre eux. Quand partons-nous ?!
-Au plus tôt. Si cela peut m'éviter de vous entendre vous plaindre !
-Vous êtes pas gentille mère quand même...
-Vile. On dit vile ma fille. Vous apprendrez bien assez tôt à le devenir.

La discussion fut close, et la fillette partit présentement en direction de sa chambre afin de commencer à préparer ses affaires. Pendant ce temps, Arambour resta encore quelques instants à rouler des yeux dans son bureau avant de se redresser et de partir à la rencontre d'Opportune pour l'informer qu'ils partaient en Italie, dès que tout serait prêt. La promesse d'Hélène de ne pas chouiner ne fut que de courte durée, car le jour du départ elle était déjà en train de supplier sa mère d'emmener Charles, le fils des barons de Genlis, avec eux. Après quelques mots échangés, elle fit comprendre à sa fille qu'il n'était pas envisageable de kidnapper des gens, encore moins des nobles. Elle lui signifia également qu'il y avait aussi des barons en Empire et qu'elle finirait bien par trouver poulaine à son pied. Le convoi partit enfin en direction du sud, abandonnant l'appartement dijonnais pour une durée encore indéterminée.


*


La route fut longue, parfois même ennuyeuse car sans encombres particuliers. Ils parvinrent enfin sur la côte italienne, là où elle informa son équipée qu'ils devaient prendre le bateau le lendemain afin de se rendre sur l'île de Giglio. Si César était tout excité à l'idée de prendre le bateau, tant il en avait rêvé en voyant ceux naviguer sur la Loire, Hélène fit connaître son mécontentement. Pour autant, Arambour n'eut pas à négocier longtemps avec elle, et après lui avoir signalé que le trajet durait à peine quelques heures, elle lui posa un ultimatum on ne peut plus simple : soit elle les accompagnait, soit elle restait toute seule de ce côté. Evidemment, la petite n'avait pas mis longtemps à poser le pour et le contre de chaque possibilité et avait finalement accepté de monter sur le navire. Ils approchèrent enfin de Giglio Porto, et elle indiqua du bout du doigt le château en haut de l'île en signalant que c'était ici qu'ils se rendaient, ou qu'en tout cas, c'était là bas qu'ils devaient être reçus avant d'être logés. Ils finirent par poser le pied sur le sol de Giglio Porto, et ne restait plus que l'ascension jusqu'à la demeure du Marquis. Quelle idée avait-il eu de choisir une île avec autant de dénivelé. Certes le château offrait un panorama hors pair pour débusquer les bateaux prêts à attaquer l'île, mais encore fallait-il y monter ! Ils arrivèrent tout de même devant la grande porte et alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la bouche pour demander à voir le marquis, elle fut prise d'un élan de lucidité : en Italie, ils parlent italien. Elle leva les yeux au ciel, se demandant bien dans quelle galère elle venait de se mettre. Mais elle ne pouvait plus faire demi tour, alors elle du improviser, en essayant de se souvenir des quelques mots d'italien échangés avec un marchand il y a des années. Comme quoi, cela pouvait avoir du bon de faire du commerce...


-Ciao. Francese ?
-Ciao Signora. Prendo qualcuno che parla francese. Attendere prego. Et le garde s'en fut à la recherche de Guido.
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Message par Guido Bariani Dim 1 Mai - 15:25

Guido avait intérieurement sauté de joie lorsque Rodrigue lui avait annoncé qu'il allait tenir les rênes de l'île durant trois semaines. Jamais le Bariani n'avait prétendu à des fonctions de premier ordre. Il avait toujours été le fidèle bras droit, celui qui aidait, celui qui conseillait comme il le pouvait, et pourtant, il allait devoir devenir un marquis de substitution, gérant les banalités comme les urgences. Cela ne lui faisait pas peur, durant des mois il s'était occupé, avec beaucoup de dévotion, de Monteroni à la place de son maître, qui s'était par ailleurs montré plutôt satisfait de son travail. Or Monteroni n'était pas Giglio et le jeune homme dû se rendre à l'évidence : il espérait que le marquis allait écouter son séjour à Florence.

Il était sollicité de partout, n'était jamais tranquille et tout le monde lui demandait quand le marquis allait revenir car on le trouvait sympathique et parce que parler affaires avec lui était toujours un plaisir. Dès lors Guido comprit qu'il n'était réellement pas à sa place et qu'il était fait pour être un fidèle bras droit et certainement pas quelqu'un qui dirige quoi que ce soit. Pour autant, la gestion était satisfaisante, tout se passait bien et il n'avait pas commis d'impair. Mais Rodrigue de Liancy avait fait forte impression depuis sa prise de pouvoir et lui n'était que le petit homme de l'ombre que l'on respectait pour ne pas froisser le marquis. La gestion avait donc beau être bonne, il n'éprouvait aucun plaisir à l'idée de se lever le matin pour travailler.

A cela s'ajoutait la déception amoureuse. Là encore, il n'était que l'ombre de son maître. A plusieurs reprises il avait pu parler avec celle qui faisait battre son cœur, Paola Massari. Malheureusement pour lui, elle ne semblait guère intéressée par ce qu'il pouvait lui dire. La conversation en revenait toujours au « beau marquis » et à son voyage auquel elle regrettait de ne pas avoir été conviée. A chaque fois elle lui demandait quand était prévu le retour de Rodrigue, et à chaque fois la réponse était la même : « à la mi-août. ».

Le Bariani éprouvait-il une quelconque rancœur contre ce maître qui le faisait passer pour un guignol ? Pas le moins du monde. Il lui restait fidèle, espérait que de son côté tout allait bien à Florence, notamment avec Lucia Casari. Cette dernière semblait sur la bonne voie, et Guido espérait qu'elle allait définitivement charmer le marquis pour lui faire oublier l'autre blonde capricieuse. Guido eut d'ailleurs une crise d'angoisse lorsqu'un garde vint le prévenir qu'une femme française l'attendait à la grande porte. Astride Vellini ? Pitié, pas ça.

Grognon, le natif de Ladispoli s'empressa d'aller à la grande porte. S'il s'agissait de la Vellini, que devait-il faire ? Rodrigue ne lui avait jamais dit ce qui s'était passé entre eux et n'avait donc pas donné de consignes la concernant. Puis la mémoire lui revint peu à peu, lui redonnant espoir. Arambour Démesquine, il fallait que ce soit Arambour Démesquine. Elle n'était pas attendue si tôt, mais Guido préférait avoir à traiter avec elle, plutôt qu'avec Astride.

Quand il aperçut une silhouette inconnue, le semblant de panique qui s'était immiscé en lui quelques minutes plus tôt s'évapora.


- Bonjour, commença-t-il en français. Je me nomme Guido Bariani et je m'occupe des affaires courantes de sa Magnificence le Marquis de Giglio. A qui ai-je l'honneur et que puis-je pour vous ?

N'ayant jamais vu Arambour Démesquine auparavant, il n'allait pas risquer de commettre un impair en l'appelant ainsi alors que ce n'était peut-être pas elle. Qui savait ce qu'avait fichu son maître en France avant de revenir à Monteroni. Peut-être avait-il multiplié les conquêtes et se retrouvait père d'une pelleté de bâtards. Quoi que ceux qui accompagnaient la femme étaient trop vieux pour être ceux de Rodrigue. Tant pis, il allait bien voir !
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Message par Arambour Licors Jeu 5 Mai - 17:45

Satisfaite que le garde semblât avoir compris les deux petits mots qu'elle avait réussi à placer, elle attendit patiemment qu'on vienne à sa rencontrer afin de lui expliquer de quoi il retournait. Pendant son attente, elle se dit qu'elle aurait tout simplement pu demander à voir Rodrigue. Puis finalement, en y repensant, on lui aurait probablement demander ce qu'elle lui voulait avant d'aller le chercher, et elle aurait tout bonnement incapable de le faire et elle en serait revenue au même point : l'obligation de passer par un traducteur. Quelques minutes plus tard, un homme apparut et vint s'adresser à elle, avec un accent particulier. Néanmoins, elle n'allait pas faire la fine bouche, il parlait français, et c'était bien suffisant pour ce qu'ils avaient à se dire.

-Arambour Démesquine. Le marquis m'a invitée afin que nous discutions des défenses de l'île.

L'italien parut faussement sceptique un instant et l'invita enfin à entrer dans la cour du château pour discuter des quelques petits détails logistiques de cette visite. Notamment le fait qu'en l'absence de Rodrigue, elle serait logée au château en attendant qu'il décide de la demeure qui lui serait allouée à l'extérieur de l'enceinte. Il l'informa également que le dit marquis ne reviendrait pas avant deux petites semaines, et qu'elle ne devait donc pas hésiter à prendre ses aises dans le château en attendant. La Démesquine haussa les sourcils, déjà blasée de savoir qu'elle allait devoir attendre sagement, dans un environnement inconnu, que celui qui lui avait offert une belle cicatrice il y a de cela quelques mois daigne revenir. Elle s'enquit auprès de l'homme de main du marquis de la présence d'une salle d'entraînement. Guido la regarda comme si cette question était d'une bêtise extrême ; bien sur que son marquis avait une salle d'entraînement. Glauque en plus. Il s'affaira d'ailleurs à lui montrer la dite salle glauque en indiquant qu'il pouvait demander au maître d'armes d'être présent si elle le souhaitait. Ce à quoi elle répondit par l'affirmative. Si elle pouvait avoir quelqu'un de son niveau, elle n'allait certainement pas refuser ! Il parut surpris qu'elle acceptât de rester enfermée dans cette pièce, avec un maître d'armes parmi les meilleurs d'Italie.

La petite quinzaine de jours séparant la Démesquine de son entretien avec le Liancy fut rythmée par les entraînements et les horribles sorties à Giglio Porto pour arpenter les étales du marché avec sa fille. Pour obtenir son silence, et donc la paix, elle avait fini par accepter qu'une robe "à la mode italienne" lui soit confectionnée. Elle entendait déjà les hurlements de joie du jour où elle allait la recevoir, mais elle préférait ne pas y songer, et espérait surtout se trouver très très loin d'elle ce jour là. Ce qui ne serait bien évidemment pas possible, puisque la petite Licors s'empresserait de chercher sa mère dans tous les recoins du château pour lui montrer sa toute nouvelle possession. Fort heureusement, ou non, la réalisation d'une robe pouvait prendre du temps, mais peut être trop. Au bout de quelques jours, la fillette revenait à la charge régulièrement en demandant : "Mère, où est ma robe ? C'est long.". Il fallait absolument qu'elle trouve quelqu'un sur l'île, capable de supporter le comportement particulièrement chiant de sa fille, histoire de la l'y laisser quelques heures. Graal qu'elle ne réussit pas à trouver avant le retour annoncé du marquis, qui souhaitait la voir dès le lendemain. Elle lui demanderait au détour de la conversation. Il devait bien connaître les familles "potables" de l'île. Car si elle voulait se débarrasser de sa fille, il lui fallait quand même un certain standing !

Le jour de l'entretien, elle laissa son fils aux bons soins du maître d'armes, après avoir demandé à Guido de traduire "vous le blessez, je vous tue" et laissa sa fille dans sa chambre avec un cadre de broderie. Quant à elle, elle suivit Guido qui devait, semble-t-il, l'introduire auprès du marquis. Comme si elle n'était pas capable de le faire elle même. Il en avait des manières depuis qu'il était devenu marquis le rouquin. Faussement docile, elle haussa simplement les épaules et patienta là où on le lui avait demandé, en présence d'une bouteille de vin et de petits biscuits. Vraiment. Que de manières pour si peu... Elle était bien loin d'être de haute noblesse, et n'était d'ailleurs pas du tout réceptive à ce genre de petites attentions. La faute à la bourgeoisie retrouvée peut-être...
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Message par Rodrigue de Liancy Jeu 5 Mai - 18:27

Après trois semaines à Florence, le marquis était enfin de retour sur son île. Rodrigue se savait attendu de pied ferme, Guido ayant pris un malin plaisir à surcharger ses journées de rendez-vous. De l'aveu même du Bariani, il aurait pu traiter certaines de ces affaires, mais avait préféré les repousser jusqu'au retour de son maître afin d'éviter de commettre une erreur. A croire que la veste de marquis avait été bien trop grande pour lui. Cela n'entama pourtant pas l'excellente humeur du Liancy. Le voyage avait été une pleine réussite, tant pour Giglio que pour lui. Mais entre la signature de précieux contrats et sa romance avec Lucia Casari, Rodrigue retenait surtout le deuxième événement. Que de balades à Florence et ses environs, que d'étreintes délicates et de baisers échangés. L'un comme l'autre savaient que le retour à Giglio allait sonner comme la fin du petit espace de liberté dont ils profitaient à Florence. Les occasions de se voir en tête à tête sans risquer d'être interrompus étaient moindres, d'autant qu'ils avaient décidé de ne rien changer à leurs habitudes. Il n'y aurait donc que les promenades pour leur permettre de donner libre cours à leurs élans d'affection.

Des promenades qui risquaient donc d'être peu nombreuses lors de la première semaine suivant son retour. Entre les rendez-vous et les demoiselles du château qui se battaient presque pour se promener à son bras après avoir attendu trois longues semaines, Rodrigue était cerné.
Le premier rendez-vous était également le plus important et le marquis l'avait lui-même fixé au lendemain de son retour lors d'une brève correspondance entre Guido et lui durant son séjour. Arambour Démesquine était arrivée sur l'île, bien plus tôt qu'il ne l'avait prévu, mais il n'avait pas changé son programme florentin pour autant. Rester à Florence avec Lucia lui avait semblé bien plus plaisant que d'écouter son séjour pour se retrouver face à une Démesquine éventuellement revancharde après leur duel.

Rodrigue revenait donc aux affaires avec son entretien avec Arambour qui l'attendait dans l'un des petits salons du château. Le Liancy ne savait pas trop pourquoi Guido l'avait fait patienter ici au lieu de l'envoyer dans son bureau, mais sa bonne humeur le fit tout simplement hausser les épaules en prenant les premiers parchemins qui se trouvaient sur son bureau, une ou deux cartes de l'île, ainsi que de quoi écrire, avant d'aller rejoindre la Bourguignonne. En entrant il déposa rapidement toute sa paperasse sur la petite table et fit un baise-main à la Démesquine. A vrai dire Rodrigue ne savait pas tout à fait comment saluer cette femme contre qui il s'était battu et à qui il avait écorché le visage, alors autant faire dans le classique.


- Bonjour Arambour. Comment allez-vous ? J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre.

Ce jour. Car finalement elle avait déjà attendu deux semaines. Qu'importe, elle n'avait qu'à lire correctement ses lettres. Le Liancy prit place face à elle et entra dans le vif du sujet.

- J'ai été étonné d'apprendre par Guido que vous vous trouviez ici. J'en conclue donc que vous êtes peut-être intéressée par ma proposition… ou tout simplement que vous aviez une envie de voyage.

Faute de savoir ce qu'il en était vraiment, il la regarda après avoir lui avoir servi un verre de vin. Sa cicatrice était plus vilaine qu'il ne l'avait pensé. Après tout, peut-être venait-elle justement se venger pour l'avoir défigurée.

- Si ma première hypothèse est la bonne et que vous avez des questions, j'y répondrai tout naturellement. Mon projet esquissé dans ma lettre n'en est qu'au stade de la réflexion, faute d'avoir eu le temps de le perfectionner ou d'avoir quelqu'un qui y travaille à plein temps. Ce qui est certain c'est que je souhaite renforcer considérablement la défense de Giglio.

Rodrigue la fixa, lui montrant que sa proposition n'avait pas pour but de se faire pardonner, mais de valoriser des talents qu'il devinait chez elle. A quoi servait-elle en Bourgogne ? A rien. Elle était une brave mère de famille – il l'avait appris par Guido – mais pour le reste, il était certain qu'elle devait s'ennuyer fermement. Sinon elle ne serait pas venue aussi rapidement…
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Message par Arambour Licors Jeu 5 Mai - 21:15

Elle avait très bien lu. Elle voulait simplement se faire son propre avis sur l'île avant de revoir le gamin qui l'avait défigurée. Elle ne voulait pas se laisser polluer par son avis et ses propositions. Il fallait bien qu'elle ait quelques billes en mains avant d'arriver à une discussion portant sur la protection de l'île. Elle ne pouvait clairement pas venir en disant qu'elle débarquait à peine et qu'avant de parler il fallait, d'abord qu'elle se remette de son mal de mer, et après qu'elle s'imprègne de la situation gigliesi. Ce serait couper un peu court à la conversation, et cela aurait surtout été une perte de temps. Se voir pour se dire "on se revoit dans trois semaines", c'était bien gentil, mais il n'y avait bien que les dindes qui n'avaient que cela à faire qui pouvaient se le permettre. Il n'était pas questions de dentelles, mais de défense. L'issue n'avait pas réellement la même importance.

Lorsqu'il lui demanda comment elle allait, elle leva simplement les yeux vers le plafond en faisant quelques ronds avec ses doigts comme si elle lui demandait d'abréger les politesses. Elle allait bien, si on omettait le fait qu'elle se trouvait actuellement face à celui qui avait ruiné toutes ses chances de retrouver un époux. Sa seule satisfaction résidait dans le fait qu'elle ne l'avait pas raté et qu'il avait maintenant l'air d'un con avec son cache-oeil. Si certaines trouvaient ça sexy, elle trouvait qu'il ne s'agissait là que d'un tour de passe-passe calamiteux pour dissimuler quelque chose de très laid. Essayait-elle de cacher sa cicatrice sous un voile ? Non. Elle assumait. Elle lui en voudrait jusqu'à sa mort, mais elle assumait tout de même.


-Si j'avais envie de voyage Rodrigue, je n'aurais assurément point pris le bateau. Votre prime hypothèse est donc bel et bien la bonne.

Elle porta son verre de vin à ses lèvres, légèrement pensive. Elle posa ses yeux un peu partout dans la pièce, avant de les arrêter sur les parchemins apportés par le Liancy. Elle déposa alors son verre à côté d'elle et avança sa main pour se saisir du premier document, après avoir demandé du regard si elle pouvait effectivement se servir. Elle le déroula et tomba, par chance, sur une carte de l'île. Un léger "ah" s'échappa de sa bouche tendit qu'elle tenait la carte droit devant elle. Et, comme si elle avait besoin de marcher pour réfléchir, elle se leva et fit quelques pas dans le salon, la carte toujours tendue devant elle. Tout en marchant, elle finit par poser quelques questions qui avaient leur importance.

-Et quel est le budget que vous m'allouez ? Par pitié, parlez moi en écus, j'ai horreur des conversions avec le florin. Ces imbéciles avec leur monnaie et leurs soieries me révulsent. Et. Une autre question dans la foulée. Aurais-je suffisamment d'hommes ou devrais-je recruter ? Puis une dernière pour la route. De combien de temps dispose-je pour peaufiner cela ?

Elle ne s'était toujours pas arrêtée, elle continuait d'étudier la précieuse carte qu'elle n'avait pas réussi à trouver au marché. Elle avait encore bien d'autres questions d'ordre défensif à poser avant d'en venir au sujet de sa fille, et elle n'avait pas toute la journée pour les évoquer. La défense était souvent question de minutes, et moins ils en dépenseraient à palabrer, plus elle en passerait à l'organiser et à la parfaire. Car s'il existait déjà quelque chose pour le moment, cela semblait relativement branlant et les pirates n'attendaient généralement pas que la défense soit au meilleure de sa forme pour envahir un endroit. Et la fin de l'été allait sonner le début de la recherche d'un lieu pour dissimuler tous les trésors obtenus pendant la saison. Autrement dit, il était grand temps de s'y mettre !
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Message par Rodrigue de Liancy Jeu 5 Mai - 22:15

Pour la défense de son île, Rodrigue avait pensé à Arambour car il la jugeait efficace. Elle avait un sens de la répartie, savait se battre, et maintenant il constatait qu'elle savait aller droit au but. Les questions de la Démesquine succédèrent ainsi au vol de l'une des cartes qu'il avait amenées. Comme il l'avait dit un peu plus tôt, la politique de défense de Giglio n'en était qu'au stade de la pensée, de l'idée notée sur un coin de parchemin et n'avait donc pas été budgétée. Rodrigue ne pouvait donc pas répondre avec précision à sa question. Pourtant il restait incroyablement détendu car il estimait que l'argent n'était qu'un détail lorsqu'il s'agissait de la sûreté de Giglio.

- Il sera conséquent. Nos finances peuvent nous le permettre à présent et pour attirer de nouveaux marchands et rassurer ceux déjà présents, Giglio doit être en mesure de les protéger à tout moment. Ce sera un lourd investissement, mais je viens de conclure des contrats juteux qui nous permettront de le financer sans avoir à rogner sur le reste des dépenses de l'île.

Deuxième question. Les hommes. Une fois de plus, Giglio en était au minimum de ses capacités. Beaucoup de notables avaient l'habitude de payer leurs propres escortes ou gardiens si bien que l'ancien marquis avait peu d'hommes à lui, surtout que l'île ne croulait pas sous la délinquance.

- Vous devrez recruter. Il y a actuellement une vingtaine d'hommes en poste à Giglio, sans compter les gardes du château. C'est trop peu. Giglio Porto, Giglio Campese et Giglio Castello, sont les points les plus sensibles de l'île, mais il y a d'autres lieux qui nécessitent une surveillance toute particulière selon moi. Rodrigue marqua une pause, réfléchissant un instant sur la question du temps. Plusieurs mois. Disons jusqu'à décembre pour le plus urgent. Mais votre mission première sera de faire un audit complet de l'état de nos défenses, même si je sais d'ores et déjà que le résultat ne sera pas fameux.

Décembre ne serait qu'une étape, car le Liancy avait une tonne d'idées afin de faire de Giglio une forteresse imprenable et un cauchemar pour les pirates audacieux mais surtout naïfs. Toutefois il ne lui en fit pas part pour le moment. Les rencontres avec Arambour n'allaient pas manquer et il fallait procéder par étape.

Rodrigue se servit un verre de vin et le porta à ses lèvres. Soudain un souvenir désagréable vint chatouiller son esprit. Il se revoyait dans cette taverne de Mont-de-Marsan, à boire avec une Arambour Démesquine faussement séductrice, puis il revivait le duel, sa blessure et surtout, il se souvenait de celle qui les avait soignés : Astride. Cette dernière était devenue naturellement un sujet interdit entre Rodrigue et Guido et en dehors du Bariani, personne sur l'île n'avait jamais eu vent de l'existence de cette ancienne fiancée. Rodrigue fronça les sourcils, gêné d'aborder un tel sujet, mais il lui semblait plus que jamais nécessaire de le faire.


- Arambour, j'aimerais vous demander un petit service. Cela ne vous intéressera probablement pas mais peu importe. Personne ici ne connaît l'existence d'Astride et j'aimerais que cela ne change pas. Je ne veux donc aucune allusion la concernant. Ni même à propos de nos fiançailles qui sont rompues depuis mars et que je considère comme appartenant au passé.
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Message par Arambour Licors Jeu 5 Mai - 23:21

-En effet. Cette défense est merdique. Lâcha-t-elle en l'entendant parler du résultat de l'audit qu'elle devait faire.

Elle n'avait pas attendu qu'il lui demande pour commencer son état des lieux, puisqu'elle ne voulait pas paraître sans rien à cet entretien. Elle voulait avoir la répartie nécessaire vis-à-vis des réponses qui lui seraient données par le rouquin. Pour le moment, aucune fausse note n'avait attiré son attention. Il avait conscience que le budget de défense allait être conséquent. La position géographique et le relief de l'île en faisaient une cible de choix pour les pirates et autres pillards de pacotille. Cela l'amenait d'ailleurs à penser qu'il était étonnant que l'île ne soit pas déjà entre leurs mains, vu la facilité déconcertante avec laquelle ils pouvaient s'en saisir à cette heure. Elle imaginait mal Rodrigue procéder à une coupe drastique dans la défense, pour finalement faire appel à elle. Cet état devait donc avoir court depuis un certain temps. Elle demanda donc :


-Savez-vous si l'ancien marquis avait conclut des pactes avec la piraterie locale ? Car je suis... Perplexe.

Il savait aussi que le peu de soldats qu'elle avait croisé depuis son arrivée ne suffirait pas à protéger l'île contre une invasion, aussi minuscule soit-elle. Elle allait devoir remettre de l'ordre dans ce merdier, et elle n'allait certainement pas attendre décembre pour cela. En hiver, il n'y avait pas que la flore qui était en berne, les soldats aussi ! Et bien qu'elle ne savait pas si les saisons hivernales étaient rudes à Giglio, elle préférait avoir quelque chose qui tienne la route bien avant cette date. Néanmoins, elle avait hoché la tête pour signifier que la date lui convenait.

-J'aurai terminé l'état des lieux d'ici une semaine. Parce qu'il était déjà bien avancé, et il ne lui restait plus que le côté humain à voir. Elle attendait le retour du marquis pour commencer à s'immiscer là dedans.

Elle quitta la carte des yeux lorsqu'il évoqua le sujet d'Astride et les riva sur Rodrigue. Que venait faire ce cheveu dans la soupe ? Elle fut certes légèrement surprise d'apprendre qu'elle ne reverrait pas l'apprentie médecin qui avait tout tenté pour sauver ce qu'il y avait à sauver de son visage, mais tout cela ne l'intéressait pas vraiment. Elle lâcha donc un interminable soupir avant de se rapprocher de son siège pour s'y rasseoir et apporter son verre à ses lèvres. la gorge rincée, elle posa son index et son majeur sur sa tempe et fit quelques petits mouvements circulaires avant d'ajouter quelques mots, afin de mettre les points sur les I et clore le sujet.


-Soyons clairs. J'assure la sécurité de l'île. Point celle de votre entrecuisse. Je me désintéresse complètement de ce que vous en faites et j'aurais bien d'autres choses à faire que d'en parler voyez-vous. Et parce qu'elle préférait couper court à ce sujet Ô combien chiant : Auriez-vous des plans du château ? Il m'en faudrait je vous prie. Et, vous vient-il à l'esprit quelqu'un qui connaisse parfaitement l'île afin que je puisse améliorer mes connaissances concernant le site à défendre ? Parlant français de préférence, mais j'imagine que cela ne se trouve point sous le sabot d'un cheval ici... Et elle avait pas envie d'apprendre l'italien là tout de suite.
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Message par Rodrigue de Liancy Jeu 5 Mai - 23:52

Il y avait quelque chose de formidable chez Arambour : sa franchise. « Merdique » n'était pas le mot que Rodrigue aurait instinctivement employé, mais maintenant que la Bourguignonne l'avait prononcé, il ne pouvait que hocher positivement de la tête pour confirmer. « Merdique » était le terme le plus adéquat pour la situation. Quant à l'ancien marquis, Rodrigue n'avait jamais su à quel âge exactement il était mort, mais il avait en revanche bien saisi qu'il avait cessé de gérer l'île des mois voire des années avant sa mort. Tout était tombé sous le contrôle des notables qui lui étaient proches. Les documents l'attestaient, le Liancy s'étant empressé de fourrer son nez dans toute la paperasse du marquisat à peine monté sur le trône. Tout semblait en règle, mais le jeune homme n'était pas dupe, si des malversations avaient eu lieu, tout le monde s'était bien gardé d'en laisser des traces dans les archives du château. Alors des pactes avec la piraterie…

- Pas à ma connaissance. Si les pirates n'ont pas attaqué Giglio ces derniers mois, et bien avant encore, c'est sûrement parce qu'ils savaient qu'ils n'avaient rien à récupérer sur place. Après, pourquoi n'ont-ils pas fait de Giglio leur repaire… je suppose qu'ils n'avaient pas d'intérêt là-dedans pour le moment et qu'ils étaient mieux ailleurs. Rien ne dit qu'il n'y aient pas pensé…

Si la piraterie était au cœur des préoccupations des notables et de tout ce qui touchait à la sûreté de l'île, Rodrigue n'avait jamais vu le moindre bateau pirate pour le moment. Cela ne lui manquait absolument pas, aussi il tenait à ne jamais en voir. Mais à présent, même si une attaque devait se produire, il allait être bien plus serein. Arambour semblait déjà avoir les choses en main.

- Une semaine ? Excellent. Avez-vous commencé dès en arrivant ? Je vous payerai pour ces jours déjà passés à travailler.

Quant au sujet épineux intitulé « Astride » il fut heureux de constater qu'elle s'en fichait royalement. A la bonne heure. Il ne voulait absolument pas en parler en dehors de cet avertissement fort utile si jamais elle venait à faire la connaissance de Lucia, bien qu'il imaginait mal les deux femmes devenir amies et encore moins discuter des liaisons du Liancy. Ce point réglé, Rodrigue en revint donc à ses moutons :

- Un plan du château ? Bien sûr. Je vous le fournirai à la fin de cet entretien. Quant à une personne francophone pour vous guider en ces premiers temps… je ne vois que Guido.

Les francophones étaient effectivement peu répandus sur l'île. Ils étaient minimum quatre, lui, Guido et les Casari, mais il était peu probable qu'ils soient beaucoup plus à parler le français assez couramment pour guider Arambour. Elle allait devoir se contenter du Bariani, ce qui n'était pas pour déplaire à Rodrigue qui avait gentiment envie de punir son bras droit en lui donnant du travail supplémentaire. C'était de bonne guerre après tous les rendez-vous qu'il avait repoussé par peur des responsabilités. Et oui, tout se payait.
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Message par Arambour Licors Ven 6 Mai - 11:42

La "capitaine" fronça légèrement les sourcils en notant qu'il n'avait pas connaissance d'un quelconque pacte. Les raisons évoquées pour pallier cette absence de réponse ne la satisfaisaient pas du tout mais soit, il n'avait rien de mieux à lui offrir à cette heure. Elle trouverait une explication à cette absence de piraterie dans les parages, et elle en trouverait une également pour tout ce qui pouvait l'intriguer sur cette île. Parce qu'outre le fait qu'elle n'avait jamais eu d'île à protéger, les notables semblaient dotés d'une influence particulière sur la couronne. Elle ne savait pas si cet état de fait allait perdurer pendant le règne du rouquin, mais si tel n'était pas le cas, il y aurait probablement des levées de boucliers de la part des notables. Intérieurement, plusieurs émotions cohabitaient en elle comme "Chouette, une révolte populaire !", et "Qui sera vite mâtée...". Car si les révoltes populaires avaient d'intéressant que les petites gens n'abandonnaient pas tant qu'ils n'étaient pas morts, les gigliesi avaient l'air si empotés que cela ne durerait pas bien longtemps. D'autant qu'il semblait y avoir une sorte de cassure entre les bourgeois et les simplets. Les premiers n'avaient aucun respect pour les seconds alors que sans eux ils ne seraient rien. Et les seconds avaient juste l'air contents de se trouver là. Conclusion, elle n'aurait peut être même pas le temps de mettre son grain de sel dans une révolte, qui allait se régler toute seule par 1 à 0 pour les paysans et artisans. Elle termina son verre avant de jeter sa tête en arrière pour regarder le plafond, les avants-bras posés sur les accoudoirs de son siège.

-Bien sur que j'ai commencé dès en arrivant. Que vouliez-vous que je fasse d'autre ? La même chose qu'en Bourgogne ?

Elle ne lui demanda même pas s'il trouvait un intérêt à ce qu'elle parcourt toutes ces lieues pour faire exactement la même chose que ce qu'elle faisait dans ses appartements dijonnais. Cela n'avait aucun sens, et il en prendrait assurément conscience tout seul. Elle redressa la tête en entendant qu'en guise de guide touristique, la Démesquine venait de récupérer Guido Bariani. Elle leva subrepticement les yeux au ciel avant de sourire très légèrement en coin. Elle avait senti la satisfaction du Liancy en lui proposant la compagnie de son homme de main, et comme leur entretien touchait à sa fin, elle allait donc pouvoir évoquer des sujets bien moins complexes que la défense de Giglio, et se venger, elle aussi. Elle en avait plusieurs, et elle espérait qu'ils seraient vite réglés. Non pas qu'elle comptait profiter du soleil d'Italie, car son teint opalin avait bien du mal à le supporter, mais elle aspirait à retourner dans la salle d'entraînement pour voir ce que le maître d'armes avait fait de son fils. Responsable de la défense oui, mais encore et toujours mère. Elle ne tarda donc pas à poses ses ultimes questions, les unes à la suite des autres afin de perdre le moins de temps possible. Rapide, concis, efficace !

-Je me contenterai donc de votre homme de main pour découvrir l'île. Comme je sens votre ravissement à cette idée, permettez qu'en échange je vous laisse ma fille. Enfin... Elle fronça légèrement les sourcils. Point ainsi, elle est trop jeune. D'autant que vous lui feriez peur, avec un seul oeil. Elle était facile. Et puisque nous parlions du Bariani, il nous a installés dans une des ailes de votre château en attendant votre retour, mais j'aurais préféré, comme vous l'évoquiez dans votre lettre, des appartements en dehors de l'enceinte.

Elle n'avait aucune envie que les domestiques du marquis entrent dans ses quartiers sous prétexte de faire le ménage ou que sait-on encore, alors qu'ils venaient l'espionner. Elle allait être en charge de quelque chose d'importance, et elle ne pouvait pas se permettre les yeux de fouine. Ainsi, en ayant sa propre demeure, elle serait la seule à connaître les cachettes de ses documents. Opportune serait la seule à pouvoir entrer dans son bureau. En d'autres termes, sa maison deviendrait l'antre de la défense gigliesi, la forteresse imprenable !
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